Koharutie — L’Enfant du Printemps
Exposition
Koharutie
L’Enfant du Printemps
Passé : 27 mai → 2 juillet 2011
L’innocence meurtrie
« O chers enfants des hommes,dans quelque île, dans quelque lieu que vous habitiez, et quelque nom que vous portiez, remarquez ceci. Le Dieu du ciel et de la terre qui soutient notre corps et notre âme nous appelle tous dans un seul amour. »
Jacob Boehme
Le propre de l’enfance est d’être à l’image de la passion. Autrement dit, de vivre chaque instant de l’existence comme s’il pouvait être le dernier. C’est pourquoi, les enfants ne vivent pas exactement dans le même monde que celui des adultes, mais dans un espace érotique où le rêve se mêle à la réalité sans pour autant que ces deux termes soient clairement dissociés. Voilà, sans doute, la raison pour laquelle les dessins de Koharutie ne nous présentent pas seulement l’image d’une petite fille au cœur meurtri, mais bien aussi, le combat de l’innocence luttant contre les cauchemars dans lesquels s’enfonce — chaque jour un peu plus — la vie des adultes.
« Si j’utilise mes émotions et la force de la vie comme de la terre et des graines que j’arrose, alors, sur le papier, fleurira naturellement ce qui doit fleurir. Naîtra ce qui voudra naître. »
Plongeant son pinceau dans les mille et une couleur de son émotivité, chaque œuvre de Koharutie est d’abord et avant tout le fruit d’une âme ayant choisi de ne pas renoncer à sa vérité intérieure. Se servant du dessin comme d’un instrument lui permettant de se connaître lui-même, les métamorphoses des figures enfantines qui hantent son univers sont comme autant d’images nous révélant les multiples drames que traverse le cœur de cet artiste poète.
« Pour moi qui regarde, si les enfants sont tristes, moi aussi, je suis triste, si les enfants souffrent, moi aussi, je souffre. Les enfants se projettent en moi et me voilà redevenu comme un enfant. »
Le visage tantôt couronné d’un poisson chat, tantôt transpercé par une tête de mort, quels que soit les évènements qui affectent ces figures de l’âge tendre, une chose demeure à peu près constante : quel que soit le degré de souffrance qui les oppresse, quelle que soit la violence des visions qui les emprisonnent, c‘est toujours à notre part d’humanité la plus essentielle que ces enfants s’adressent, et que leur innocence tente de maintenir en éveil. Car, comme le dit si bien Jacob Boehme : « Les enfants sont nos maîtres d’école ; avec notre sagacité, nous sommes des fous auprès d’eux. »
Né en 1977, Japon. Koharutie vit et travaille à Hiroshima, Japon.
Explorant l’envers émotionnel des illustrations pour enfant, Koharutie transgresse les codes d’un genre pour en inventer un nouveau : l’Émo-Pop Art, ou l’art de donner forme à ses angoisses à partir d’images faites pour exprimer de tout autres sentiments. Mêlant la naïveté la plus féconde à l’introspection la plus sévère, les œuvres ainsi créées reflètent les paradoxes de notre époque.
Koharutie (en français, « l’enfant du printemps ») cherche à faire de ses blessures d’enfant, le point de départ de sa renaissance.
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Vernissage Jeudi 26 mai 2011 18:00 → 21:00