La Réserve — Lieu où l’on conserve des documents rares et précieux — Galerie Laure Roynette — Exposition — Slash Paris

Passé : 28 mai → 19 septembre 2013

La Galerie Laure Roynette présente les œuvres d’Anne Cindric, Marion Davout, Maëlle Labussière, Noëlle, Charlotte Pringuey-Cessac et Pascal Ravel dans une exposition intitulée La Réserve : Lieu où l’on conserve des documents rares et précieux et offre ainsi une vision de la peinture contemporaine française.

Anne Cindric se concentre sur la représentation du pouvoir sous toutes ses formes : auparavant ses figures historiques, puis ses colifichets, aujourd’hui sa manifestation ultime, la guerre. En dehors de tout jugement moral ou politique, elle prend un malin plaisir au mariage des contraires, pour représenter tout un monde, à la fois cruel et délicat, où masculin et féminin s’interpénètrent et envahissent de petits paysages bucoliques inspirés de la Toile de Jouy, des semis de fleurs ou transpercent des médaillons décoratifs.

La peinture de Marion Davout est à la fois formes, couleurs et transparence :

« Je superpose ces photos pour créer une image donnant à voir le même lieu dans plusieurs temporalités. Avant-Maintenant-Après. »

Marion Davout

« Elève, entre autres, de Jean Michel Alberola à l’école nationale de Beaux-arts, on ne peut s’étonner de retrouver chez elle cette dimension reconnaissable chez son professeur: la peinture est aussi pensée. »

Claude Guibert

Maëlle Labussière investit ses tableaux de traces colorées, dépôts de l’outil imbibé de peinture dans une gestuelle en retenue. Ses peintures restituent des actions simples et répétées, impliquant une participation du corps. De larges bandes superposées se croisent laissant apparaître une vibration par l’épuisement de la trace colorée. Avec un vocabulaire graphique très réduit et une mise en œuvre simple, elle propose une ouverture au regard et au faire; l’évidence d’une peinture décidée et sensible, sans aucun autre affect que sa propre matérialité.

Rythme et identité de notre société de consommation, le Code Barre, qui fête cette année ses 40 ans, est réinterprété par Noëlle pour réenchanter notre rapport au monde. Les toiles explorent l’objet symbole par excellence du marché global et objet fétiche du pop-art: la bouteille de Coca-Cola. Objet matériel unique au contenu identique, paradoxalement, seul son code-barres renseigne sur ses multiples ancrages et variations locales : Paris, Rome, Londres, Moscou, New York, Tokyo.

La recherche artistique de Charlotte Pringuey-Cessac puise sa source dans la pratique du dessin, dessin qu’elle cherche à extruder dans l’espace par divers moyens et notamment par la sculpture. Elle s’inspire des trompes l’oeil, des machineries de théâtre, des procédés du film d’animation pour exaucer son souhait de rentrer dans un monde imaginaire et de donner vie à un dessin, d’annuler cette frontière si ténue entre la réalité et la fiction.

Connu pour ses monochromes d’une profondeur surprenante, inlassablement en quête d’une couleur libérée de toute signification, Pascal Ravel est un artiste exigeant qui a besoin de longues périodes de concentration et de maturation pour faire aboutir ses œuvres et obtenir l’effet hypnotique unique qu’elles produisent sur le regardeur. Comme l’ont déjà souligné certains critiques, cette peinture qui n’est pas réellement monochrome car produite par la superposition de plusieurs couches de couleur interroge notre rapport à la couleur et à l’espace.