L’Apocalypse de Nieto (ou ébauches d’un thaumaturge constipé)
Exposition
L’Apocalypse de Nieto (ou ébauches d’un thaumaturge constipé)
Passé : 12 mai → 16 juin 2016
Du grec ancien ἀποκαλύπτω / apokálupsis : « révélation » ; du français « nier + tôt ». De esbosquier : « dégrossir des poutres » puis esbauche « première forme d’une œuvre d’art » ; Du grec ancien θαυματουργός, thaumatourgós : « faiseur de miracles » ; du latin co- « avec » + stipare : « rendre raide, compact ».
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Né en 1979 en Colombie, Nieto vit et travaille à Paris où il a suivi une double formation d’arts plastiques à l’École nationale supérieure des Beaux Arts et d’effets spéciaux à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs. Artiste aux multiples facettes, technicien virtuose de l’animation numérique, Nieto déploie un univers à la narration délirante empreint d’humour noir, de symbolisme et de nihilisme. Engagé dans une voie alternative à l’art officiel, Nieto s’empare avec subversion de questions fondamentales qui touchent à la science, la théologie et la destinée humaine. Citant les singuliers écrivains Jean-Pierre Brisset, Louis Wolfson et Raymond Roussel, mais aussi Saint Jean, auteur selon ses termes du « best-seller des Apocalypses », il s’approprie ici les grands textes de la littérature apocalyptique afin de célébrer l’avènement d’un possible monde nouveau qui surgira de la destruction :
« Fêtons la fin de l’homme… pour la résurrection de l’art, » proclame t-il. « Ce message n’est plus caché, il se révèle à nos yeux comme un cycle universel et inéluctable. Pour cette renaissance il est l’heure du sacrifice ultime, mais à la façon des anciens cela devra donner lieu à une grande fête, une explosion de couleurs et symboles, de paillettes enflammées, les particules immolées de nos âmes humaines qui s’embraseront et s’embarqueront dans la joie du malheur vers le cosmos. Il ne nous restera qu’un cœur avec des yeux pour « regarder » le message écrit dans les étoiles.
(…) À la dérive dans l’espace, l’homme voyage sur sa triste planète, misérablement gênée entre Mars et Venus, encore moins proche que Mercure et moins loin que Pluton. Comme nous dirait cette chauve-souris qui brûle, pilotée par le célèbre cochon anachorète : « Orgueil de l’homme, humilie-toi ! Car tu n’es plus le centre de l’univers !»
(…) Une nuit, alors que je dormais, une puce m’a crié à l’oreille: « Artiste, ne regarde plus là où la tiédeur des petites flammes humaines demeurent ! » puis elle a sauté de toutes ses forces vers le haut, plongeant dans un espace noir profond où elle s’est multipliée à l’infini, mais sans pourtant jamais se diviser.
Vomir tous ces visions qui me dépassent, sans même les digérer, voilà ma mission en tant qu’artiste, une seule contrainte : ne jamais regarder vers le bas, mais toujours droit dans la nuée obscure. »
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Vernissage Jeudi 12 mai 2016 18:00 → 21:00
Horaires
Du mardi au jeudi de 14h à 19h
Les vendredis et samedis de 11h à 19h