Le Droit à l’oubli — Musée Transitoire #3 — Musée Transitoire — Exposition — Slash Paris

Passé : 26 janvier → 30 mars 2024

Date de clôture provisoire

Artistes : Bas Jan Ader, Mégane Brauer, Sarah Bucher, A.K Burns, Jacques Doillon, Dora Garcia, Florence Jung, Krikor Kouchian, Lee Lozano, François Marcelly-Lopes, Joe Moran, Giulio Paolini, Jean-Charles de Quillacq, François Pain, Sergei Rostropovich, Marion Scemama, Romina Shama, David Wojnarowicz.

Après deux éditions à Paris et Genève en 2019 et 2021, le Musée Transitoire s’installe à Paris pour une troisième édition intitulée le droit à l’oubli. Il investit un nouveau lieu étrange et exceptionnel situé dans le quartier Bastille. Pensé comme une institution–œuvre et fondé par l’artiste suisse Romina Shama, le projet interroge les formats d’expositions, de conservation et la place des auteur·rice·s dans le champ de l’art. Après une première présentation en 2023, l’exposition rouvre et fait peau neuve avec de nouvelles œuvres et une nouvelle programmation dès le vendredi 26 janvier avec la soirée “The Tears They Burn” curatée par le réalisateur et artiste sonore Pierre Edouard Dumora. En écho au droit à l’oubli, il explore les liens entre mémoire, science-fiction et engagement politique.

Lien d’inscription à la soirée de réouverture

A.K Burns, vue de l’exposition Le Droit à l’oubli, Musée Transitoire #3 © Musée Transitoire

Le droit à l’oubli (ou the right to be forgotten) autorise depuis le mois de mai 2014 les utilisateurs du web de demander aux moteurs de recherches d’effacer certaines informations les concernant. Le Musée Transitoire s’approprie cette notion juridique pour interroger les régimes de présence des individus dans la société contemporaine ainsi que la place des auteur.e.s dans le champ de l’art.

Ce droit à l’oubli devient alors un manifeste idiorrythmique, terme que Roland Barthes emprunte au vocabulaire religieux des monastères pour désigner le rythme de vie de certains moines vivant à la fois isolés et en communauté dans un compromis entre retrait et engagement. Les artistes invités ont des pratiques transdisciplinaires qui brouillent la frontière entre l’art et la vie. Certains se confondent avec leurs œuvres, d’autres s’en distancient. D’autres mettent en place des œuvres administratives ou actions procédurales. D’autres ne produisent rien et se sont retirés du système de l’art pour manifester une résistance passive.

De manière générale, ils ne cherchent pas de réponses. Comme de nombreux artistes auxquels cette nouvelle édition rend hommage, le Musée Transitoire ne souhaite pas produire de nouvelles choses, il souhaite simplement constater l’existence des choses, témoigner de la trace temporelle ou géographique qu’elles laissent. Simultanément absent et présent, actif et passif, riche et dépourvu de fonctionnalité, le Musée Transitoire est de passage. Il s’infiltre, se retire, et sa présence dépasse le cadre de la monstration.

I would prefer not to (Rachel Rom), 2019, vue de l’exposition Le Droit à l’oubli, Musée Transitoire #3 © Musée Transitoire

Cette troisième édition investit un immeuble de bureau administratif qui abritait le régime social des indépendants (RSI) situé dans 12e arrondissement de Paris.

• Cette édition offre une permanence juridique gratuite à destination des artistes, pensée comme une installation in situ et animée par la juriste spécialisée en propriété intellectuelle Caroline Schirman.

• Le compositeur et musicien Krikor Kouchian réalise une empreinte sonore du bâtiment mise à disposition du public

• L’installation 473 Reader’s Digests Digested de l’artiste Bas Jan Ader est réactivée pour la première fois depuis sa création en 1970.

• Le film L’An 01 de Jacques Doillon réalisé d’après la bande dessinée de Gébé est projeté en continu dans l’un des espaces d’exposition.