Le Futur n’existe pas : rétrotypes — Rencontre avec Alain Bublex, Elie During et Alexandre Dimos
Exposition
Le Futur n’existe pas : rétrotypes
Rencontre avec Alain Bublex, Elie During et Alexandre Dimos
Passé : Mardi 30 septembre 2014 à 19:00
Sous le signe du futur virtuel, un artiste, Alain Bublex, et un philosophe, Elie During, ont conçu un « contre-catalogue » qui tient à la fois de l’essai théorique et du livre d’artiste. Suscité par une rencontre au Centre d’art contemporain de Pougues-les-Eaux, ce projet s’est concrétisé dans un livre venant de paraître aux éditions B42.
Le futur n’existe pas, c’est-à-dire qu’il n’est pas du présent en réserve, du présent simplement à venir. Cela n’empêche pas qu’il y ait du futur, ou plutôt des futurs, qui insistent davantage qu’ils n’existent. Ce sont les futurs du passé, ou les « rétro-futurs ». Il faut se les figurer comme projetés dans notre dos par des époques révolues, mais dont les rêves s’étendraient jusqu’à nous comme des bans de brume. Oui, les vrais futurs sont les futurs du passé. Cette intuition trouble nous a conduit à nous interroger sur la signification du « rétro-futurisme » dans la culture contemporaine, en y cherchant autre chose que le symptôme d’une perte du sens de l’avenir ou d’une atrophie du sens utopique ; elle s’est prolongée dans une méditation imagée sur le mode d’existence du « projet » dans la création artistique, sur sa capacité à s’emparer des « projectiles » catapultés par le passé pour les renvoyer plus loin. Qu’est-ce qu’un projet, en effet, sinon une manière d’accompagner et d’intensifier, sans nostalgie, l’œuvre sourde des futurs virtuels ?
Ces questions accompagnent depuis toujours l’œuvre d’Alain Bublex. Elles sont aussi au cœur des recherches menées par Elie During au croisement de la métaphysique, de l’esthétique et des sciences contemporaines. Parcourant allègrement les champs les plus divers (cinéma, art, architecture, littérature), le livre développe son hypothèse centrale en explorant de façon ludique les formes d’un temps « flottant » tressé de futurs virtuels, dans un va-et-vient constant entre concepts et figures. Pour arracher aux limbes du passé les scènes rêvées de la vie future, Alain Bublex a eu recours à la méthode des « rétrotypes » : photographies de petit format et documents scannés, schémas rapides réalisés en dessin vectoriel, leur précision approximative les apparente aux vignettes légères de la décalcomanie. Le texte se déroule continûment, bordé par cette procession d’images qui tantôt l’illustrent, tantôt le commentent ou le contrarient, à la manière d’hyperliens sur une page internet. C’est un livre de philosophie commenté par l’image, ou si l’on préfère un livre d’artiste ouvert à l’expérimentation philosophique.
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Nocturne les mercredis
Visites commentées le mercredi à 12h et le samedi à 12h et 16h
Tarifs
Accès libre