Les arpenteurs — Laurent Sfar
Exposition
Les arpenteurs
Laurent Sfar
Passé : 28 mai → 17 juillet 2010
Premier numéro de la série : Les Arpenteurs {Horizon n° 1}. Une action filmée hors-les-murs : la guérite volante aux commandes d’un récit burlesque. Les déambulations périphériques de cette guérite ubuesque interrogent l’ailleurs en résonance avec la situation géographique de l’espace d’exposition.
La guérite dévale les plans inclinés du parc, redessinant sans foi ni loi de ses sauts acrobatiques l’architecture paysagère et les perspectives ouvertes sur le lointain. Elle pointe de sa hauteur les proportions idéales d’André Le Nôtre et les déformations anticipées liées aux effets de fuite. Dans sa course folle, la guérite volante rejoint ensuite le terrain plat du Tir National de Versailles, à l’horizon clos. Des tireurs d’élite — deux acteurs locaux rencontrés dans le cadre du projet — le regard concentré sur leur cible, tirent sur une envolée multicolore d’oiseaux mécaniques. S’enclenche une curieuse partie de tennis, où les balles suivent les frappes de joueurs fantomatiques. Autant de scènes invraisemblables et saugrenues dont le personnage de la guérite demeure le témoin muet et interdit.
Du château au stand de tir, Laurent Sfar redessine un périmètre possible du Domaine National de Versailles, territoire bien ancré dans le réel et cependant invisible. Figure du géomètre-arpenteur, il révèle de nouvelles frontières et lignes imaginaires : son voyage aérien et chthonien rend visible à l’œil nu le périmètre du domaine libéré des grilles factices qui ceinturent les lisières artificielles du parc et du château. L’artiste interroge ainsi avec humour et ironie la charge patrimoniale et symbolique d’une ville monument historique. La narration subvertit le réel et fabrique de nouveaux mythes. Le dispositif de projection, installé dans la salle d’exposition, accuse la cohérence / incohérence du scénario. Apparition / disparition, semblances / dissemblances, rapprochements inattendus créent le fil conducteur de ce conte surréel. Un écran grand format tourne sur lui-même et intercepte par passage le mouvement des images. La pièce in situ est accompagnée d’un travail de documentation qui enracine le projet dans son environnement. La vidéo Traffic (#2) (2005) réfère à un projet originel refusé : il s’agissait de faire tourner sur lui-même le coin d’un parterre de buis taillé dans le parc du château de Versailles, recomposant sans cesse le motif dessiné par Le Nôtre et soulignant l’artifice d’une perception illusionniste à l’œuvre dans les jardins.
Entrée via l’ENSA Versailles
au 5 avenue de Sceaux 78 000 Versailles
78000 Versailles
T. 01 39 07 40 27
Horaires
Du mardi au vendredi de 14h à 18h
Samedi et dimanche de 14h à 19h
Fermé les lundis et les jours fériés
Tarifs
Accès libre
L’artiste
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Laurent Sfar