Louise Bourgeois : Moi, Eugénie Grandet…
Exposition
Louise Bourgeois : Moi, Eugénie Grandet…
Passé : 3 novembre 2010 → 6 février 2011
Louise Bourgeois : Moi, Eugénie Grandet… Louise Bourgeois, artiste majeure de la scène contemporaine décédée le 31 mai dernier à New York, avait souhaité profiter de l’intimité de la Maison de Balzac pour présenter ses œuvres dédiées à Eugénie Grandet.
“I’m working on a show about Eugénie Grandet for the Maison de Balzac in Paris, opening next november. I love that story. It could be the story of my life.”
Louise Bourgeois pour The Guardian Newspaper, Londres, 19 septembre 2009.
Cette création originale spécialement conçue pour le musée, ne se veut pas une confrontation avec le personnage d’un des plus célèbres romans de Balzac mais bien l’expression d’une « identification récurrente », selon les propres termes de l’artiste avec « celle à qui l’on ne donna jamais la chance de grandir ».
Entièrement fondée sur la mémoire et les « motivations enfantines », l’œuvre de Louise Bourgeois est autobiographique. Au service de l’inconscient, son art cathartique renvoie aux relations mère — enfant ou père — enfant.
Eugénie Grandet, célèbre dès sa publication en 1833, met en scène le père Grandet, vigneron d’une avarice instinctive, sa femme que l’insensibilité de son mari écrase et finit par tuer, et sa fille Eugénie, douce, bonne et aimante qui, déçue dans ses sentiments, se referme sur elle-même et devient une vieille fille charitable mais amère. Le roman de Balzac traite donc de la famille, de l’adolescence, de la douleur et de la solitude : autant de thèmes que Louise Bourgeois, se disant non pas féministe mais « s’occupant du féminin », a explorés sans relâche depuis ses premières peintures, à la fin des années 1930.
Rien d’étonnant donc à ce qu’Eugénie Grandet soit un personnage central dans la genèse de l’œuvre de Louise Bourgeois, qui y voit « le prototype de la femme qui ne s’est pas réalisée. Elle est dans l’impossibilité de s’épanouir. Ce personnage de Balzac est la prisonnière de son père qui avait besoin d’une bonne. Son destin est celui d’une femme qui n’a jamais l’occasion d’être une femme… ».
Revenant à la broderie, technique féminine par excellence mais surtout mode de création lié au souvenir de sa mère tisserande, Louise Bourgeois nous livre plusieurs séries d’œuvres qui évoquent le temps qui passe, les occupations inutiles, le flétrissement, la solitude. Une incroyable poésie — non dépourvue d’humour — se dégage de cet art de l’intime, du secret, chez une artiste qui ne travaille que dans l’isolement.
Cette exposition marque ainsi la rencontre de deux très grands artistes qui, bien qu’éloignés dans le temps et l’espace, se rejoignent par leur puissance d’analyse, leur lucidité et leurs efforts pour identifier les ressorts les plus profonds et les plus secrets de l’âme humaine.
Horaires
Tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h
Tarifs
Plein tarif 4 € — Tarif réduit 3 €
L’accès aux collections permanentes est gratuit
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