Maibritt Ulvedal Bjelke — Twist & tease — peintures nouvelles

Exposition

Peinture

Maibritt Ulvedal Bjelke
Twist & tease — peintures nouvelles

Passé : 22 janvier → 5 mars 2011

Maibritt Ulvedal Bjelke pratique depuis vingt ans une peinture où seuls comptent le processus, la couleur, la matière ainsi que l’engagement corporel et intellectuel de sa personne. Son œuvre témoigne tout à la fois d’une rigueur et d’une grande liberté, où l’acte même de peindre, d’étaler la matière lumineuse, devient respiration.

TANGRAMtwist & tease — peintures nouvelles

Invitée par la Fondation Rothko (Lettonie) à un workshop en 2009, Maibritt Ulvedal Bjelke y crée étude-for-tangram qui s’inspire du Tangram — jeu solitaire de « casse-tête » chinois dont le nom d’origine Tchi’i Tchi’iao pan signifie « plaquette de sagesse » ou « la plaquette aux sept astuces ».

Suivant le système d’imbrication de formes géométriques de ce jeu1, elle réalise une série d’œuvres carrées de petit format, chacune constituée de deux triangles. De la diagonale centrale jusque vers les bords, l’artiste appose de fines coulures de peinture effectuées tout en retenue, par petits mouvements concentrés, volontaires et maîtrisés. On est bien loin des grands gestes et des larges traits qui prédominaient dans l’œuvre antérieure.

La série étude-for-tangram marque un tournant dans l’œuvre de Maibritt Ulvedal Bjelke : alors que les coulures étaient jusque-là « les témoins non-intentionnels » de ses grands gestes, elles sont désormais l’expression même, remplaçant la touche qui cherche liberté et élan. Leurs juxtapositions et leurs rencontres dessinent une grille dense et vibrante ; l’application de la couleur arrive par la pesanteur qui entraîne la matière lâchée vers la formation d’une coulure plus au moins longue. Si le choix des couleurs utilisées reste spontané et libre, le cadre de leur jeu est déterminé par le « tangram » de Maibritt Ulvedal Bjelke. Celui-ci ne se limite pas aux triangles et aux carrés ; il inclue aussi des rectangles, présentés tantôt en superposition — pour former un carré rayé de coulures à partir du centre, vers le haut et vers le bas — tantôt en juxtaposition, dans une composition horizontale. Par ce système de combinaisons, l’œuvre peut se déployer, théoriquement, à l’infini.

L’artiste réussit, de nouveau, à défier l’espace pictural, par un processus à la fois systématique et ouvert. Le résultat attire et intrigue ; l’intensité de la lumière qui se dégage des tableaux déclenche un sentiment jubilatoire. L’expérimentation de la forme, le jeu d’optique de la couleur et les surfaces denses, parfois impénétrables, constituent un challenge pour la vue et l’esprit.

Evolution de l’œuvre

Depuis ses débuts, Maibritt Ulvedal Bjelke a cherché à garder une ouverture maximale pendant la réalisation d’une œuvre : au départ, elle travaillait sur des fragments d’affiches de rue, s’offrant ainsi la liberté d’agrandir ou de réduire sa surface de travail. En trempant ces papiers dans la peinture, elle créait de grandes plages irrégulières de couleur. Par la suite, elle s’est mise à travailler la couleur par couches superposées et en larges bandes horizontales. C’est en 2003 que le désir d’un geste de pinceau plus rapide et plus puissant la pousse à coller le papier sur des toiles tendues sur châssis. Ce nouveau procédé entraine un changement majeur : les traits de pinceaux « se mettent debout », du haut vers le bas et inversement, et l’artiste explore les infinies possibilités de la surface en tournant le support dans un sens ou dans un autre. Quelques années plus tard, se sentant limitée par les dimensions prédéfinies du châssis, Maibritt Ulvedal Bjelke débute l’emploi de formats plus étroits qu’elle travaille individuellement au départ pour les réunir ensuite, créant ainsi des rencontres modulaires et modifiables. Cette démarche trouve un nouvel élan en 2008, année où l’artiste bénéficie d’une résidence à la Josef and Anni Albers Foundation dans le Connecticut : les traits de pinceaux s’allongent, s’affinent et s’imbriquent, faisant naître un filigrane qui résonne dans l’espace du papier blanc, resté nu et très ouvert.

Parcours

L’exposition à venir de Maibritt Ulvedal Bjelke (1967), sa cinquième à la GALERIE MARIA LUND (2004, 2005, 2006 et 2008), s’inscrit dans un beau parcours initié à l’ENSBA (1988-1993) avec les professeurs Pierre Matthey, Jan Voss, Claude Viallat et l’indien Navajo Jœ Ben Junior.

Le travail de Maibritt Ulvedal Bjelke a fait l’objet de nombreuses expositions en France, en Suisse, aux Etats-Unis et au Danemark d’où elle est originaire — dans des galeries (Galerie Suzanne Tarasiève, Galerie Véronique Smagghe, Galerie Zürcher, Galerie Weinberger, DCA Gallery, Galerie Proarta et Galerie Frédéric Storme) et dans des institutions (Galerie Municipale de Vitry — lauréate prix Vitry en 1999 et Kunstcentret Silkeborg Bad avec Paper revisioned). Nombreux sont aussi les articles parus dans la presse (entre autres Connaissances des Arts, AZART, le Nouvel Obs, Politiken, Jyllandsposten et Børsen). En 2004, une émission lui a été consacrée sur France Culture (interview par Marie du Bouchet dans Etats d’art).

Un catalogue retraçant le travail de Maibritt Ulvedal Bjelke des dix dernières années est paru en 2007.

A l’occasion de l’exposition un dépliant avec un texte de l’historienne et la critique d’art Ann Hindry est édité.

1 La base du Tangram est un carré formé par sept morceaux dont cinq triangles, un carré et un parallélogramme, qui permet de composer diverses figures. Il sert à évaluer la flexibilité, la fluidité et l’originalité créative du joueur.

Galerie Maria Lund
  • Vernissage Samedi 22 janvier 2011 17:00 → 20:00
Galerie Maria Lund Galerie
Plan Plan
03 Le Marais Zoom in 03 Le Marais Zoom out

48, rue de Turenne

75003 Paris

T. 01 42 76 00 33 — F. 01 42 76 00 10

www.marialund.com

Chemin Vert
Saint-Paul

Horaires

Du mardi au samedi de midi à 19h
Et sur rendez-vous Printemps 2020 : la galerie est ouverte sur rendez-vous

L’artiste

  • Maibritt Ulvedal Bjelke