Map Out — Suzanne Tarasieve, Loft 19 — Exhibition — Slash Paris

Past: June 24 → July 31, 2010

L’idée d’abstraction n’est pas morte tant elle permet de témoigner de notre monde sur le mode de l’équivalence.

Map out se veut un manifeste et une manière de tracer les grandes lignes d’une nouvelle fonction de la peinture. La démonstration se base sur les pratiques récentes de huit artistes, huit personnalités différentes appartenant à deux générations.

La première, composée de François Morellet, Pierre Schwerzmann, Peter Stämpfli, Victor Vasarely, apparue dans les années 1960 se caractérise par des pratiques élaborées au moment précis où s’affirmait la société de consommation et l’irruption massive de l’image dans les médias. Ils furent sur des modes très différents les premiers à imaginer que ce que l’on nomme abstraction qui n’est pas une simple catégorie esthétique, ni même un jeu plastique ou formel mais une manière de susciter une expérience inédite.

La seconde génération — Miguel Chevalier, Torben Giehler, Jan Kämmerling et David Malek — ont assurément intégré la leçon de leurs aînés tout en étant conscients des évolutions récentes de l’art contemporain. C’est particulièrement visible dans la manière dont ils définissent le format de leurs toiles, dans leur fascination pour la couleur, pour la structure des compositions, le rendu de la surface, la manière dont l’opposition fond/figure disparaît totalement et dans l’idée qu’une toile abstraite n’est finalement que le témoignage objectif de notre quotidien. L’art abstrait comme témoignage de notre quotidien répond à l’accélération du temps, au doute de plus en plus fort sur la nature de notre réel, aux possibilités offertes par la technologie, autant de phénomènes transformant radicalement nos vies. Nos sensations se font plus abstraites. C’est ce que démontrent avec une distance ironique tous les artistes de Map out en tissant dans une même œuvre interrogations formelles et prises de positions éthiques.