Marlène Mocquet — Galerie Alain Gutharc — Exposition — Slash Paris

Passé : 4 septembre → 23 octobre 2010

La Galerie Alain Gutharc présente des céramiques et des peintures de l’artiste.

A l’occasion de son exposition personnelle au Musée d’Art Contemporain de Lyon (février — avril 2009), la confrontation à un grand espace d’exposition a réveillé en elle le désir de la sculpture et le besoin d’expérimenter les volumes, les matières et les textures. La pratique de la céramique, bien que récente, répond à une profonde nécessité. L’artiste aborde cette technique avec la même exigence que lorsqu’elle pratique la peinture car la matière est un défi qui stimule et répond à la complexité de son univers.

La richesse des couleurs et des matières est propre à sa maîtrise picturale. Mais si Marlène Mocquet peint à partir de la tâche, de l’éclaboussure, de l’accident, la céramique émaillée lui offre l’inattendu, la surprise. La couleur est obtenue après cuisson, après passage au four et, si des règles strictes régissent celle ci, la part d’aléatoire et l’accident sont des composantes de la technique dont l’artiste joue pour donner corps à un monde complexe où la petite fille à la robe rouge semble avoir cédé la place à un personnage doré…

Pour Marlène Mocquet, la céramique et la peinture sont deux pratiques qui se complètent, se nourrissent et s’enrichissent. Le travail en volume répond à la préoccupation de l’espace dans ses tableaux, au souci de la composition, voire même de la perspective (le damier, les planches voire l’habitat dans l’espace pictural). Le travail en volume permet aussi à l’artiste de concevoir l’intérieur et l’extérieur, l’avant et l’arrière, les plans imbriqués … Elle en joue, comme lorsqu’elle réalise ses tableaux dans le tableau, l’histoire dans l’histoire…

Dans sa peinture, comme dans sa sculpture, sous couvert d’une facture faussement enfantine et donc à priori inoffensive, l’univers de Marlène Mocquet oscille et bascule entre légèreté et étouffement, élévation et écrasement, apparition et enfouissement, humour et drame. Ces sentiments contraires perturbent la perception et font germer l’intrigue. Marlène Mocquet souhaite créer un univers où le spectateur est happé et immergé dans un monde complexe, entre rêve et cauchemar, humanité et animalité, idéalisation et monstruosité. On y retrouve son plaisir de faire, de créer et de nous embarquer dans ce monde sans en dévoiler les secrets. Elle nous propose d’ouvrir des portes sans en donner les clefs, nous laissant maître de l’appropriation des œuvres.