Martha Wilson — Invisible, Works on Aging (1972-2022)

Exposition

Photographie

Martha Wilson
Invisible, Works on Aging (1972-2022)

Passé : 1 juillet 2023 → 4 février 2024

Le Frac Sud — Cité de l’Art Contemporain est heureux de consacrer, après Martha Wilson in Halifax: 1972-1974 au Centre Pompidou en 2021, sa première exposition monographique d’envergure en France à Martha Wilson, figure pionnière et tutélaire des engagements féministes au travers de l’art rerprésentée par la galerie michèle Didier.

L’exposition Invisible retrace la trajectoire d’une carrière où l’enjeu reste « la réinvention radicale de l’image de la femme par les femmes » (Lucy Lippard), la déconstruction des stéréotypes autour de la beauté féminine et d’un soi-disant idéal féminin, avec une problématique majeure : celle de l’âge et plus précisément la question de l’invisibilité de la femme de 70 ans, au travers d’un ensemble de photographies, vidéos de performances, livres d’artiste et documents d’archives.

Personnalité singulière dans l’histoire de l’art américain depuis le début des années 1970, Martha Wilson est l’une des premières artistes à faire usage de son corps, aux côtés de Hannah Wilke ou Eleanor Antin, pour questionner les représentations sociales du féminin au travers de ses performances, vidéos et photographies.

En modifiant son apparence physique, elle met ainsi à mal les stéréotypes identitaires d’une Amérique néolibérale. Précurseur, son travail pointe vers des territoires conquis ultérieurement par d’autres artistes contemporaines, comme Cindy Sherman ou Martha Rosler ou des philosophes féministes comme Judith Butler.

“Au cours des dernières décennies, Wilson a exploré sans relâche le potentiel de ces mises en parallèle (drôles et poignantes à la fois, pour la plupart) et s’est lancée dans un projet d’autoportraits où elle apparaît grimée sous les traits de personnes célèbres, souvent des First Ladies — comme dans la série The Politics and Performance Art (initiée dans les années 1970 et poursuivie jusqu’en 2020), où elle campe, entre autres, Nancy Reagan, Barbara Bush, Tipper Gore. À l’occasion, elle joue même le rôle de l’homme tout-puissant (par exemple en enfilant une perruque orange fluo et un costume ringard devant la Trump Tower dans Martha Does Donald, 2017).

Le corps de Wilson, l’identité de Wilson, l’image de Wilson (son autoportrait) — tout cela se déploie sous nos yeux, sans que soient dissimulées les marques de l’âge et tandis que de nouveaux masques se succèdent au fil des décennies. On pourrait aussi dire que son œuvre — à l’instar du portrait photographique en général —, loin de chercher à déjouer la mort, souligne plutôt le caractère inéluctable de notre propre obsolescence et de notre finitude (cf. Roland Barthes, La Chambre claire, 1980), chaque visage étant un masque, chaque image une performance, chaque corps se mettant en scène étant voué à disparaître."

Extrait du texte Martha Wilson’s Body/Martha Wilson’s Self/ Martha Wilson’s Image d’Amelia Jones, historienne de l’art, théoricienne et critique d’art.

Commissaire de l’exposition : Muriel Enjalran

Frac Sud, Cité de l’art contemporain Centre d’Art
Plan Plan
En région Zoom in En région Zoom out

20, boulevard de Dunkerque

13002 Marseille

T. 04 91 91 27 55

Site officiel

Horaires

Du mercredi au samedi de midi à 19h
Les dimanches de 14h à 18h
Fermé les jours fériés

Tarifs

Accès libre

L’artiste