Michel Parmentier — 17 juillet 1989 — 20 février 1990

Exposition

Dessin, peinture

Michel Parmentier
17 juillet 1989 — 20 février 1990

Passé : 3 juin → 16 juillet 2016

Pas scandaleuses, mais impertinentes

Michel Parmentier est notoirement connu pour avoir adopté le pliage au cours du mois de décembre 1961 — méthode qu’il emprunte à Simon Hantaï — pour rompre définitivement avec le monochrome moderniste. Pour ce faire, il recourt méthodiquement au pliage de la toile préalablement peinte de blanc avant de la recouvrir entièrement (all-over) de peinture — bleu (1966), gris (1967), rouge (1968). Ces dernières, une fois dépliées et présentées, alternent des bandes horizontales colorées de 38 centimètres de hauteur avec des bandes laissées blanches d’égale hauteur. Pour ne pas succomber à la symbolique de la couleur, il déclinera pour chaque année une couleur différente.

Après avoir mis un terme à son activité de peintre entre 1968 et 1983, il reprendra son travail sur le même principe, abandonné quinze années plus tôt, avec du noir, qu’il fera durer un peu moins de deux ans. Cette dérogation partielle à l’annualité de la couleur, à laquelle il s’était antérieurement astreint, achèvera le cycle des œuvres sur toile.

22 avril 1986 titre sa première œuvre sur papier. Ce nouveau support se présente en rouleau, que Parmentier débitera en lés, d’égales longueur et largeur, pré-pliés et conservés vierges. L’assemblage des lés fluctuera d’une œuvre à l’autre, avec des variantes à l’intérieur des bandes horizontales couvertes de matière — non plus uniment peintes et colorées mais partiellement recouvertes dans les premières œuvres de traits de mine de plomb, qui laisseront volontairement entr’apercevoir des quasi-silences dans l’entremaillage des traits tracés et posés, régulièrement espacés.

Ainsi, 17 juillet 1989, avec de la poudre de mine de plomb frottée sur papier, convoque-t-il la mise sous-tension entre la matière étalée, frottée et le support. Cette dualité inscription/effacement est à l’œuvre, d’autre part, dans des pièces semblables avec toutefois de légères différences.

Au terme d’une période exploratoire déclinant les possibilités de mettre en avant les plis — la mécanique dont ils procèdent et dont ils sont issus –, Parmentier suspend le principe du all-over, du recouvrement complet de la surface apparente, par le seul motif d’un surlignement horizontal, surlignages des plis, grossièrement exécutés, à ces seuls endroits précis, répétés quatre fois et une fois l’œuvre dépliée, huit fois marqués (2 août 1989 et 18 décembre 1989).

Ces tracés horizontalement divisés par l’opération du dépli — par la mise à plat d’un écart — font remonter par la bande les surfaces vierges issues du tréfonds où elles se tenaient forcloses. Occultées au regard, enfermées, consignées dans l’obscurité du dispositif général, elles réapparaissent, remises au jour, béantes.
Avec 12 octobre 1989, il reprendra le principe appliqué à 17 juillet 1989 , à ceci près qu’il introduit pour la première fois le papier-calque comme intermédiaire/médiateur entre le mur sur lequel l’œuvre est fixée, lequel transparaît à travers ce nouveau support, et le « fusain frotté ». À la translucidité de la matière du papier-calque répond l’étalement de la matière du « fusain frotté », qui voile la transparence, alors que le « pastel blanc crayonné » de 20 février 1990 calque littéralement dans l’épaisseur du support les aspérités du mur. Ce même « pastel blanc » qui « frotté » sur papier (10 décembre 1989) inversera le contraste qui disjoint les bandes horizontales vierges de celles qui ne le sont pas.

— Guy Massaux, Bruxelles, le 14 mai 2016

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1 Décembre 1965 [- Déc. 1965], 1965, peinture sur toile libre, 4 bandes horizontales peintes, alternées laque bleu moyen Lefranc et blanc de 44 cm de largeur (2+2) et, en haut, 1 bande partielle blanche de 17,5 cm, et, en bas, 1 bande bleue partielle de 17,5 cm, 234,5 × 211 cm, Villeneuve-d’Ascq, LaM Lille Métropole musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, inventaire 2007.1.27, achat de l’État en 1968, attribution à Lille Métropole Communauté urbaine en 2008, inventaire AMP : MP651200

  • Vernissage Jeudi 2 juin 2016 18:00 → 21:00
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6, rue Jacques Callot

75006 Paris

T. 01 53 10 85 68 — F. 01 53 10 89 72

www.loevenbruck.com

Mabillon
Saint-Germain-des-Prés

Horaires

Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous

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L’artiste

  • Michel Parmentier