Min Jung-Yeon — Hier je comprenais mieux aujourd’hui

Exposition

Dessin, peinture

Min Jung-Yeon
Hier je comprenais mieux aujourd’hui

Passé : 31 janvier → 14 mars 2015

Longtemps les voyages, l’exil et les questionnements identitaires ont été les sujets de l’œuvre de Min-Jung Yeon. Ainsi avant de créer l’ensemble exposé dans le cadre de Hier je comprenais mieux aujourd’hui, l’artiste a réalisé une série intitulée La route. Elle y narrait son déménagement de Paris vers le sud ; la fébrilité du départ, le mélange d’exaltation et d’angoisse. La route l’a menée à une nouvelle vie, dont la mer infinie constitue désormais le cadre du quotidien. Cette série de dessins et de peintures plongent le spectateur dans l’intimité du foyer de l’artiste. Elle expose au monde une série de portraits de sa mère, de souvenirs de son père, ses sentiments quant à la vie amoureuse, ses angoisses et réflexions de jeune mère, son ennui ou ses joies quotidiennes…

Hier comprenais mieux aujourd’hui

Désormais, Min Jung-Yeon doit composer avec un quotidien fait de tâches répétitives et trouver un sens à une vie assez banale. Elle vit la reproduction d’un schéma qu’elle reconnaît : Alors qu’elle était enfant, sa mère refaisait les mêmes gestes encore et encore tout en lui offrant l’image d’une solidité confortable et inébranlable… L’artiste est désormais dans le rôle de sa mère et sa compréhension de ce qu’elle a vécu à cette époque se modifie. Ce qui semblait si clair hier lui apparait aujourd’hui comme une illusion. La vie se révèle complexe et parfois absurde ; la maternité et la vie conjugale une succession de sentiments contradictoires, de bonheurs et de doutes. Les croyances de l’enfance ne sont plus. Cependant il lui faut lutter et trouver la force de faire croire à son tour : Offrir la promesse de l’aube1. Les temps se superposent. Aujourd’hui devient hier — hier aujourd’hui. Min Jung-Yeon est tout à la fois elle-même et le miroir de sa mère. Cependant le reflet dans le miroir est altéré. Le quotidien couvre la vérité, dit l’artiste..

1 *référence est faite au roman de Romain Gary : La promesse de l’aube, Gallimard, 1960

Paysages du quotidien

C’est cette vie simple, sans extravagance que transcrit l’artiste dans ce nouvel ensemble de dessins et de peintures. Pourtant, les œuvres de l’artiste ne ressemblent en rien à des scènes d’intérieur classiques. Les propos de Min Jung-Yeon ne sont pas explicites mais passent par des métaphores. On voit se dresser des montagnes, se creuser des grottes ; il y a des éruptions, des roches éparses et des tempêtes qui se lèvent sur la mer. Min Jung-Yeon est en cela l’héritière des peintures et dessins de paysages asiatiques, où la nature vient représenter l’état d’esprit de ceux qui les peuplent. Elle est également influencée par les paysages miniatures que son père créait à partir d’une collection de pierres — une façon de faire entrer la nature dans la maison. Ainsi la lassitude devant les taches de la vie domestique devient la Falaise de la Paresse — une montagne de langueur à gravir ou un doux manteau de procrastination dans lequel se lover. Les frustrations, les rancœurs, se tapissent dans l’Abris d’un malentendu, forment les nuages menaçants d’Avant la pluie et deviennent explicites dans l’Heure où la glace fond. Le féminin est souple et en transformation — une statue de sel que la mer absorbe petit à petit ; le masculin structuré et solide comme un mur qui ne s’ébranle qu’à force de grands coups. Le dialogue n’est pas simple ; ces deux forces se confrontent, fusionnent parfois où vivent en simple juxtaposition.

Au trait graphique, minutieux et presque obsessionnel des dessins de l’artiste se sont ajoutés la douceur, la sensualité et l’imprévisibilité de l’aquarelle. L’utilisation de cette nouvelle technique lui est devenue évidente depuis qu’elle vit face à la mer. Elle vient exprimer les jours qui passent, qui se fondent les uns dans les autres comme les mouvements des vagues — mais aussi une douce mélancolie, un apaisement. L’œuvre de l’artiste a évolué vers une autre souplesse où l’abstraction a gagné en importance et l’espace pictural s’est ouvert.

Parcours

Née en 1979 en Corée du Sud, Min Jung-Yeon est diplômée d’art plastique (Université Hongick de Séoul, 2003 et Beaux-Arts de Paris, 2005). Exposée régulièrement en galerie en Asie, en Europe et en Orient depuis 2004, elle a également participé à Medi(t)ation, la troisième biennale d’art contemporain asiatique présentée au National Taiwan Museum of Fine Arts en 2011. La Galerie Maria Lund collabore avec l’artiste depuis 2010. Elle a accueilli sa première exposition personnelle en France, Mémoire de la serre, en 2012 et l’a exposé dans des foires et des expositions collectives (Salon du dessin contemporain–Drawing Now, Paris, 2010, 2011 et 2012). Min Jung-Yeon est la 3e lauréate du Prix des Partenaires du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole, dont la récompense était une exposition personnelle de ses dessins durant l’été 2012 et l’édition d’un catalogue. L’œuvre de Min Jung-Yeon a fait l’objet d’une dizaine de catalogues et de nombreuses parutions dans les médias en Europe et en Corée. Une monographie, Hibernation est parue en 2009.

Sa série de peintures et de dessins La route a été présentée au salon YIA en octobre 2014 où elle a reçu un accueil enthousiaste.

  • Vernissage Samedi 31 janvier 2015 17:00 → 20:00
Galerie Maria Lund Galerie
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48, rue de Turenne

75003 Paris

T. 01 42 76 00 33 — F. 01 42 76 00 10

www.marialund.com

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Horaires

Du mardi au samedi de midi à 19h
Et sur rendez-vous Printemps 2020 : la galerie est ouverte sur rendez-vous

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