Min Jung-Yeon — Mémoire de la serre

Exposition

Dessin, peinture

Min Jung-Yeon
Mémoire de la serre

Passé : 8 septembre → 20 octobre 2012

La limite entre la réalité et la fiction est inutile puisqu’il est possible de vivre pleinement dans un monde irréel. 

Min Jung-Yeon dans un entretien avec Olivia Sand, Asian Art, 2012

Au cours d’un voyage, Min Jung-Yeon se trouve à la Gare de Madrid où elle découvre une grande serre. Elle est saisie par le désir d’y pénétrer, d’y poursuivre son voyage plutôt que de reprendre le train. La découverte de cet oasis végétal au sein d’une architecture carrefour des mouvements de l’homme constituera un souvenir fort pour l’artiste. Plus tard, il inspirera une peinture, La Gare de Madrid, œuvre emblématique de son univers, où la « jungle » organique, onirique, est juxtaposée à des éléments figuratifs réalistes, dans une composition aux plans multiples.

Chez tout être l’accumulation des impressions est permanente ; œuvrant de pair avec l’oubli, et ne laissant qu’une essence, un essentiel — un souvenir. Min Jung-Yeon se sert de ces expériences et émotions transformées pour passer du personnel, du particulier, à quelque chose de plus universel. Dans son monde il n’y a pas d’ordre, pas de limites : le temps, l’espace et la matière se constituent, se modifient et se déplacent dans un processus incessant et un mouvement perpétuel entre passé-présent, visible-invisible, fiction-réalité, structure-forme, rationnel-irrationnel.

Mémoire de la serre

Jouant sur le double sens du mot mémoire — souvenir ou exposé académique qui interroge et observe — Min Jung-Yeon dresse ici l’inventaire de sa serre personnelle, ses spécimens et ses phénomènes. Les espaces sont fluctuants, autonomes et artificiels, comme ceux du monde virtuel des jeux vidéo, qui font partie intégrante de la réalité de l’artiste et de sa génération : lignes droites et formes géométriques côtoient des lignes fluides pour engendrer rencontres, confrontations, séparations ou destructions dans un perpétuel recommencement : New game ! L’artiste évoque des formes féminines qui incarnent la douceur et des structures masculines porteuses d’énergie. Ces composants, aux qualités contraires et complémentaires, constituent le monde étrange de Min Jung-Yeon. Etrange mais pas surréel puisque malgré une ressemblance formelle avec le mouvement surréaliste, la démarche de l’artiste n’a pas pour but la transcription de l’inconscient. A travers ses images, relevant aussi bien de l’imaginaire que de l’étude objective, Min Jung-Yeon cherche plutôt à montrer la complexité de notre monde, à élargir notre champ de perception et peut-être aussi notre conception de la beauté.

Médias

Formes d’expression très différentes, Min Jung-Yeon attache une même importance à la pratique du dessin et de la peinture : pour elle, le dessin est un mode respiratoire qui permet une grande liberté psychologique et plus de spontanéité dans le processus de création. L’artiste trace minutieusement à l’encre de Chine avec une plume extrêmement fine. Quelques couleurs, à l’aquarelle ou au crayon, viennent parfois rehausser ces compositions, qui se distinguent par leur précision, leur pureté graphique. Seul le nombre des minuscules touches dans chaque zone, prédéterminé par l’artiste selon une logique personnelle, représente une forme de contrainte. La peinture à l’acrylique, en revanche, demande plus de rigueur, de réflexion quant à la composition, elle laisse peu de place à l’improvisation. Cependant, elle offre une liberté physique plus importante, une possibilité de mouvements plus grands, et la jouissance de la couleur.

Née en 1979 en Corée du Sud, Min Jung-Yeon dessine depuis l’âge de 3 ans. Elle est diplômée d’art plastique (Université Hongick de Séoul, 2003 et Beaux-Arts de Paris, 2005). Exposée régulièrement en galerie en Asie, en Europe et en Orient depuis 2004, elle a également participé à Medi(t)ation, la troisième biennale d’art contemporain asiatique présentée au National Taiwan Museum of Fine Arts en 2011. Le public français a pu apprécier son œuvre peinte lors de Néo-graphie, exposition qui réunissait des artistes contemporains coréens à la Cité Internationale des Arts à Paris en 2010. Mémoire de la serre sera la première exposition personnelle à la Galerie Maria Lund qui a également présenté les dessins de Min Jung-Yeon à Drawing Now (2011 et 2012) et lors d’Accrochage 2, exposition collective à la galerie (2010). Min Jung-Yeon est la 3e lauréate du Prix des Partenaires du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole.

  • Vernissage Samedi 8 septembre 2012 17:00 → 20:00
  • Nocturnes des galeries parisiennes — Parisian galleries late night opening Evénement Jeudi 18 octobre 2012 19:00 → 23:00

    Nocturnes des galeries parisiennes organisé sous l’égide de la FIAC
    performance de Shoi

Galerie Maria Lund Galerie
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48, rue de Turenne

75003 Paris

T. 01 42 76 00 33 — F. 01 42 76 00 10

www.marialund.com

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Horaires

Du mardi au samedi de midi à 19h
Et sur rendez-vous Printemps 2020 : la galerie est ouverte sur rendez-vous

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