Modos de Hablar / Modes de Parler — Ways of Speaking
Evénement
Modos de Hablar / Modes de Parler
Ways of Speaking
Passé : Samedi 22 juin 2024
Avec : Perrate and Luz Arcas
Programmé à KADIST Paris dans le cadre de Bastardie : une série d’événements et une exposition qui explorent l’argot, les jargons et plus largement les pratiques linguistiques non conventionnelles, souvent qualifiées de “bâtardes” (du 7 au 30 juin 2024).
Entrée libre sur inscription
Si nous comprenons que l’art est un langage, une langue officielle, Pedro G. Romero a toujours été intéressé par les jargons : par ces pratiques et ces manières de faire animées par la même tension que le jargon joue contre le langage. Les façons de parler (phonesis) sont liées aux façons de faire (poiesis) et aux façons de regarder (esthesis) de multiples et incontournables façons ; ce qui circule entre et à travers cette triangulation, est une forme de véritable politique.
C’est dans le domaine du flamenco que Pedro G. Romero a souvent, plus qu’ailleurs, rencontré les résistances de ces façons de parler. Il les explore, les traverse, les accompagne depuis toutes ces années sous la forme d’une conversation, où abondent les affects incontournables et transformateurs. La traduction est ici un problème béni, un tremblement, et non une solution autoritaire ; ou, face à l’émergence du fascisme identitaire, ce que José Bergamín appelle “le minoritaire populaire”.
Cette langue que nous essayons de suivre — germanía ou argot criminel, caló des gitans, langues des prisons, gloses des lumpen, discours des poètes — est en transit permanent. Elle n’entre que difficilement dans les index ou les dictionnaires. Elle se réinvente sans cesse. Fred Moten avait l’habitude de me dire “c’est du sous-commun”… C’est ce qui parle en dessous.
17h30-19h : Concert-discussion entre Pedro et Perrate, traduit par Julia Morandeira
19h15-20h : La mesa que baila, Luz Arcas
Pedro G. Romero travaille comme artiste depuis 1985. Il a fait partie de l’UNIA arteypensamiento et a été membre de la PRPC (Plate-forme de réflexion sur la politique culturelle) à Séville. Il est membre de l’équipe pie.fmc (Plate-forme indépendante pour les études sur le flamenco moderne et contemporain). Il a participé à la Documenta14 d’Athènes/Kassel avec le chorégraphe Israel Galván et le musicien Niño de Elche. Il dirige la collection “Flamenco y cultura popular” de la maison d’édition Athenaica. Entre 2020 et 2022, il réalise les films Nueve Sevillas et Siete Jereles. En 2021, il publie Wittgenstein, los flamencos y los gitanos aux éditions Àrcadia. En 2022, le centre d’art du musée national Reina Sofia de Madrid présente une revue de son œuvre sous le titre Máquinas de trovar. En 2023, en tant que commissaire, il présente Popular à l’IVAM de Valence. En 2024, il finit le film de caballos y guitarras.
Luz Arcas est danseuse, chorégraphe et metteuse en scène, et fondatrice de la compagnie La Phármaco en 2009. Elle réunit ses dernières œuvres dans deux projets: Bekristen/Tríptico de la prosperidad (2019-2023), composé des pièces La domesticación, Somos la guerra et La buena obra; et le Ciclo de los milagros (2020- 2022), composé des pièces Toná, Trilla et Mariana. Elle a chorégraphié pour le Ballet de Víctor Ullate, la Compañía Nacional de Danza de El Salvador et l’opéra Rigoletto mise en scène par Miguel del Arco. Elle est l’autrice du livre Pensé que bailar me salvaría, publié par Contintametienes, et recueille de nombreux prix dont le Godot Award for Best Dance Work 2023, le prix El Ojo Crítico de Danza 2015, et a été finaliste aux Max Awards dans plusieurs catégories en 2022 et 2017, entre autres.
Perrate descend d’une des grandes dynasties gitanes du chant flamenco, la famille Perrate de Utrera : il est l’arrière-petit-fils de Manuel Torre, le fils de Perrate de Utrera et le neveu de Maria “la Perrata”. Chanteur flamenco tardif dont le premier amour était la musique rock, il a commencé à chanter du flamenco de manière surprenante, même pour lui-même, à l’âge de 35 ans, en 1999. Depuis lors, il s’est lancé dans l’aventure créative de construire sa propre réalité au sein du flamenco professionnel, qu’il a combinée pendant de nombreuses années avec son activité de coiffeur pour dames et la gestion de son propre salon. Il collabore régulièrement avec de grands danseurs de flamenco comme Israel Galván, Belén Maya ou Leonor Leal, pour n’en citer que quelques-uns, ainsi qu’avec des musiciens d’autres genres comme Za !, Miguel Marín ou Sistema Tango. Sa musique a été rassemblée dans des albums tels que Tres Golpes (2022), Infundio (2010), Perraterías (2005) ou Utrera Flamenca (2003).
De 17h30 à 20h
Horaires
Du mardi au vendredi de 11h à 19h
Les samedis de 15h à 19h
Tarifs
Accès libre