Morgane Tschiember — L’HEURE ROSE — il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins
Exposition
Morgane Tschiember
L’HEURE ROSE — il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins
Passé : 28 septembre → 18 novembre 2017
Morgane Tschiember — CAC La Traverse, Alfortville Présentée au CAC La Traverse du 28 septembre au 18 novembre, l'exposition L'Heure rose donne libre cours à l'artiste Morgane Tschiember qui déploie in situ un monde magnétique et complexe qui invente un romantisme du « présent ».Le commissariat de l’exposition « l’heure rose — il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins » de Morgane Tschiember a été conçu par Bettie Nin et Cédric Taling.
Une promenade c’est un temps et un regard
Cet entretien entre l’artiste et la directrice du CAC La Traverse, a eu lieu en août 2017 pendant le montage de l’exposition.
Bettie Nin — L’exposition « l’heure rose — il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins » est comme une promenade lyrique et plastique d’où surgissent des questions et des réponses sur le Temps. D’où vous est venue cette envie d’explorer le Temps ?
Morgane Tschiember — D’un sentiment très étrange et très intéressant que j’ai éprouvé dernièrement, dans une maison où il y avait des horloges avec des heures différentes, dans chacune des pièces, et que je me suis alors demandée ce qu’était le Temps…
J’ai tout de suite réalisé que notre regard et notre perception du Temps changent sans cesse de siècles en siècles et d’années en années. Par exemple, quand il n’y avait pas d’électricité, c’était la longueur d’une bougie qui déterminait la longueur d’un acte au Théâtre. Aujourd’hui on a gardé les entractes mais oublié qu’ils étaient liés à la longueur des bougies de l’époque. On fait donc des actes dont on a oublié la signification de départ.
Ensuite j’ai commencé à chercher autour de moi des éléments qui pouvaient m’indiquer une durée… Un jour, en allant au zoo avec ma fille… je me suis demandée si les serpents grandissaient toute leur vie. Et effectivement plus le serpent est long, plus il est âgé. La peau d’un serpent indique donc une durée.
Il est surprenant de voir sur leur peau un motif qui se répète mais qui perd au fur et à mesure une information. Cela me fait penser aussi à un dessin, une écriture proche de celle d’un« sismographe » qui ne renverrait pas au mouvement de la terre mais à celui du temps, à moins que les deux soient liées. Dans l’exposition il y a des horloges différentes dans chaque salle.
BN — Ce ne sont pas vraiment des horloges au sens stricte mais plutôt des éléments qui nous donne une idée du temps, non ?
MT — Oui. par exemple, il y a un drône qui circule dans l’espace et filme de façon googlienne l’exposition. Il est l’oeil de l’ordinateur qui nous impose son propre temps de promenade.
BN — Car toute l’exposition a été pensée comme une promenade physique et métaphysique ?! Pourquoi ce choix de la promenade ?
MT — Car l’idée du temps est une question très importante dans une promenade. Une promenade c’est un temps et un regard.
D’ailleurs, maintenant toutes mes expositions deviennent de grandes promenades…. des promenades dans la navigation de ma pensée.
BN — Et ce titre ? “l’heure rose”… qu’exprime-t’il ?
MT — J’avais envie d’un titre qui définisse un certain temps et qui englobe aussi tous les autres temps. Il devait évoquer le temps d’une naissance… celle de l’exposition en particulier… car quand on fait une exposition, les choses apparaissent au fur et à mesure et on ne sait finalement pas quelle forme elles vont avoir… Le rose est une couleur récurrente dans toutes mes expositions. Il a une présence très forte et, pour moi, il a quelque chose à voir avec cette notion de départ.
BN — Le sous-titre est un extrait d’un poème de Rainer Maria Rilke , “il m’a suffi de naître pour te perdre un peu moins…”
MT — Cette dernière phrase de ce poème « Portait intérieur » Je la trouve très forte symboliquement. Il y a encore cette idée de naissance et celle de la perte… de la perte d’un être qu’on aime par exemple, même si je ne sais pas pour qui Rilke l’a écrite. Il y avait la question de l’être en temps qu’être. Et pour moi qui suis heideggerienne, il y a le dasein… Comme l’exposition est une promenade et que le spectateur y est très actif, alors l’exposition renvoie à l’être.
BN — L’exposition est-elle, pour vous, un médium à part entière ? un moyen de communication en soi ?
MT — L’exposition est un médium. Même si j’aime que chaque objet ait une forme particulière et dialogue avec d’autres œuvres, j’ai l’impression qu’une exposition globale permet d’amener beaucoup d’autres éléments. Une exposition permet de se poser des questions et de trouver des réponses au fur et à mesure qu’elle se fait. Les choses s’y construisent, comme dans un atelier et j’aime aussi ce rapport au temps du montage de l’exposition. C’est là que des choses peuvent se produire que des relations auxquelles je n’avais pas pensé apparaissent… comme des réponses.
———
///ÉVÉNEMENTS AUTOUR DE L’EXPOSITION///Gratuits///
reservations@cac-latraverse.com ou 01 56 29 37 21
Jeudi 28 septembre de 18h à 22h, VERNISSAGE
Mardi 10 octobre de 19h à 21h, ATELIER D’ECRITURE adultes
Atelier d’écriture animé par Marc Verhaverbeke, de l’association Les Amis de la Librairie L’Établi.
Samedi 14 octobre de 15h30 à 16h30, LA TRAVERSE EN TRIBU
Visite familiale ludique pour les 7 à 77 ans (et +)
Samedi 21 octobre de 15h30 à 16h30, VISITE BLOUP’BLOP
Visite commentée pour les 7-11 ans.
Mercredi 25 octobre de 17h30 à 19h, ATELIER D’ÉCRITURE pour les 12 — 16 ans
Atelier d’écriture animé par Marc Verhaverbeke, de l’association Les Amis de la Librairie L’Établi.
Samedi 18 novembre de 15h30 à 16h30, L’ART À PORTÉE DE MAINS.
Visite commentée bilingue LSF (langue des signes française) / français pour sourd.e.s et malentendant.e.s.
-
Vernissage Jeudi 28 septembre 2017 18:00 → 22:00
Horaires
Du mardi au samedi de 15h à 18h
Tarifs
Entrée libre pour les expositions