Mousaï / Muses

Exposition

Céramique, dessin, edition, film...

Mousaï / Muses

Passé : 6 février → 30 avril 2016

Neufs sœurs… chacune a reçu un cadeau qu’elle fera don à l’humanité entière… L’éloquence, l’histoire, la poésie lyrique, la musique, la tragédie, la rhétorique, la danse, la comédie, l’astronomie. Telles sont des bénédictions pour nous, êtres humains, qui tentons de trouver une explication à notre existence, de l’égayer, de partager des expériences ou simplement de laisser une trace. L’exposition Mousaï / Muses invite six artistes sous la base de la littérature et du temps qui s’écoule. Des références à l’histoire de l’art chez Charlotte Siedel, Jihee Kim, avec ses associations hardies et inattendues qui laissent libre cours à son inspiration, le lyrisme que l’on ressent en lisant la lettre de Sara Acremann sur un évènement personnel, la mise en scène du scénario de la condition ordinaire de la vie chez Rohwajeong, la réflexion subtile et intellectuelle sur le langage et le verbe de la part d’Elisabeth S. Clark et enfin les trois bols de céramique renfermant des incantations rythmées à des fins de malédictions ou bénédictions pour Louis-Cyprien Rials , illustrent diverses facettes des dons que possèdent l’être humain, qui s’exprime par la littérature.

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Charlotte Seidel, née en 1981 à Hambourg, est une artiste franco allemande, qui vit et travaille à Paris. Elle a présenté des œuvres ayant attrait à l’histoire sur l’art. « … » est un livre édtié par l’artiste sur les passages rajoutés et les modifications du texte effectuées par E.H. Gombrich dans son Histoire de l’art depuis la première (1950) à la seizième édition (2012). Ces passages sont entourés par le blanc d’une histoire sans fin. Elle suggère que l’histoire de l’art, puisse être une matière vivante, et que la perception d’un même évennement, change suivant les époques. Quant à Square Dance et still, ces œuvres sont la retranscription de certains passages du Traité des Couleurs de Johan Wolfgang Goethe. Les œuvres parlent d’absences, de transparences, de présences, de réfraction de la lumière, et des effets que l’observation des couleurs produit sur la vision humaine. Par exemple, des couleurs complémentaires apparaitraient dans l’oeil «intérieur» après un certain temps d’observation d’une surface colorée.

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Charlotte Seidel, …, 2012 — 2016, 0 Livre — 25 × 18,5 × 4,5 cm Photo © Aurélien Mole

Jihee Kim, née en 1983 à Séoul, a été diplômée de l’Ecole Goldsmith à Londres en 2013. Elle s’intéresse aux relations entre «le texte et l’image» et elle explore ses dessins en utilisant des livres. Ceux que Kim utilise normalement comme des carnets de croquis ont été données par donation par des villes. Ce projet a commencé lorsqu’elle a sélectionné certaines phrases ou mots d’un livre. Elle crée des dessins automatiques qui s’étendent comme des dominos — ses pensées, mémoires et expériences sont le point de départ qui évoque son imaginaire. La littérature lui fournit de multiples sources où extraire une multitude d’idées. La question de qu’est ce qu’elle doit dessiner lui fait sortir des images inattendues, comme pour les œuvres To Dark Eyes, Bruce Lee, My tastes are singular. Black Books, et Don’t touch partent de la sensation de la barrière de la langue, qu’elle ressent face à l’anglais.

Sara Acremann, est diplômée d’une licence de lettres modernes et arrive à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris en 2007 puis obtient son DNSEP avec les félicitations du jury en 2012. Elle utilise le son et le travail textuel, pour questionner la notion d’incertitude — celle des figures de l’auteur et du spectateur, celle du statut de l’image et du discours, en construisant des fictions fragiles, des récits qui s’appuient toujours sur des observations de la réalité quotidienne et se déploient dans l’espace incertain des suppositions. En 2015 elle est nominée pour la bourse Révélations Emerige et participe à l’exposition Empiristes. Le Mail et le Mur est une pièce qui reprend un mail adressé à quelqu’un en novembre 2013 et gravé dans le mur. Ici, c’est un témoignage où l’évènement central reste absent, où les personnages continuent de parler et dire. Le langage s’incarne toujours même s’il change de forme. Sara Acremann souhaite fait émerger les paroles et l’acte de graver dans le mur est fort… Volonté de rendre cet évènement éternel ?

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Rohwajeong, Das Leben der Anderen (The lives of others), 2009 Vidéo, format 4 : 3, couleur — 3’21’’ Photo © Aurélien Mole

Rohwajeong, formé par Yun-hee Noh (Séoul, 1981) et Hyeon-seok Jeong (Séoul, 1981), est un duo d’artistes visuels de Séoul, Corée du Sud. Plus qu’un duo, c’est un être unique et indissociable. Ils travaillent sur les relations humaines qui changent à travers l’espace ou le temps ou sur des histoires de leur environnement en utilisant divers médiums. Das Leben Der Anderen (2009) est une vidéo dont le scénario est réalisé sur la base du film Das Leben Der Anderen (La vie des autres) et rend compte des différentes formes de relations qui font la société. Ce film parle du mécanisme d’espionnage à grande échelle pratiquée par la Stasi en Allemagne de l’Est. La vidéo de Rohwajeong parle des conflits naturels dans les relations humaines, d’une compréhension commune qui grandit avec le temps et des illusions de la société qui nous entoure quotidiennement. La gestuelle dans cette vidéo représente la conversation entre deux personnes tandis que la simplicité de cette vidéo nous invite à regarder nos vies quotidiennes, comme pour la première fois.

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Elisabeth S. Clark, When I buried the Book of Sand, 2009 & When I buried the Book of Sand, 2011, 0 Photo © Aurélien Mole

Elisabeth S. Clark (née en 1983) est une artiste travaillant entre Londres et Paris. Elle explore la topographie du langage, du son, du temps et de l’esprit. Ses œuvres parlent de déplacements et de disparitions — mais aussi de transformations et d’apparences. Elle ajoute, enlève, et établit de simples protocoles et fait souvent référence à la littérature, musique et science. Son travail s’ouvre de manière libre à plusieurs disciplines — sculpture, l’installation, la performance et la gestuelle. Elle expose : When I buried the Book of Sand…, issu du livre de Jorge Luis Borges Le Livre de Sable, qu’elle a vu lors d’un séjour à Buenos Aires en 2009, Elle l’a acheté et emporté dans son voyage à travers le pays pendant trois mois. Dans une des régions les plus sèches du monde, le désert d’Atacama, elle a décidé d’enterrer ce livre, se remémorant la phrase qui dit que «le meilleur endroit pour cacher une feuille est la forêt». Les photos et le transfert à sec exposés sont la trace de cette action.

After a long time or short time, une œuvre qui fait partie de la série Words that don’t keep still, cordes de mots qui ressemblent à des sculptures négatives, transformant une courte phrase en une image fictive ou en recréant l’impression d’un moment éphémère.

Choon, mot inventé par elle même. Ce mot a d’abord été repéré dans le roman de Samuel Beckett, Watt. Il l’a utilisé (orthographié) phonétiquement en impliquant le verbe «tune», mais avec un accent irlandais. Cependant, ce n’est certainement pas une erreur si Beckett a choisi d’accorder ce mot (il accorde le verbe «accorder»!). L’artiste en créant ce verbe s’intéresse à l’emploi, l’évolution et à la modification du langage.

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Louis Cyprien Rials, Mene, Mene, Tekel, Upharsin — Bols, 2015 Dimensions variables — Pièces uniques Photo © Aurélien Mole

Louis-Cyprien Rials, né en 1981 à Paris, pratique la photographie et la vidéo. Après des études de théatre au conservatoire, son aspiration à des modes de création indépendants l’ont incliné vers les choix qui ont marqué sa carrière d’artiste. En 2005, il est parti vivre trois ans à Tokyo et y a organisé sa première exposition, Koban. Depuis son retour du Japon, il vit entre Paris, Bruxelles et Berlin. Il y poursuit ses recherches. En 2010, il est parti pour un premier voyage à moto dans des zones entières, fermées à travers le monde, qu’il voit comme des «parcs naturels involontaires». En 2012, il a terminé sa première fiction expérimentale, le western déshumanisé Nessuno et s’investit de plus en plus dans la création de vidéos à mi-chemin entre l’art et le documentaire contemplatif, avec les projets Holy Wars, Dilmun Highway ( Bahreïn, 2014 ) et Mene, Mene, Tekel, Upharsin ( Irak, 2015 ).  Mene, Mene, Tekel, Upharsin — Bols sont trois céramiques en biscuit, nouvelles évolution d’une tradition de l’ère sassanide d’inscrire des malédictions dans des bols d’incantation tournés vers le sol. Les textes, traduits avec l’aide du Collège de France, sont inscris en Judéo-Araméen sur les faces de ces objets. L’un d’eux est une bénédiction pour l’homme désintéressé et bénéfique, alors que les deux autres promettent le brasier aux responsables des guerres et des prédations contemporaines. Ces céramiques accompagnent la vidéo Mene, Mene, Tekel, Upharsin, où l’on voit un feu éternel. Rials explique que les céramiques sont comme sortis de ce feu.

  • Vernissage Samedi 6 février 2016 18:00 → 21:00

    Mousaï / Muses

    avec Charlotte Seidel, Jihee Kim, Sara Acremann, Rohwajeong, Elisabeth S. Clark et Louis-Cyprien Rials

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75003 Paris

T. 01 42 77 05 97 — F. 01 42 76 94 47

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