Murakami Versailles
Exposition
Murakami Versailles
Passé : 14 septembre → 12 décembre 2010
Versailles a su, de tout temps, convoquer les meilleurs créateurs. Louis XIV y appelle Louis Le Vau, Jules Hardouin-Mansart, Robert de Cotte, Charles Le Brun, André Le Nôtre, Jean-Baptiste Lully, Michel-Richard de Lalande, Molière, Carlo Vigarini, François Francine, Gianlorenzo Bernini dit Le Bernin, qui y réalisèrent des œuvres marquantes. Les règnes suivants y invitèrent Jean-Baptiste Lemoyne, Jean-Marc Nattier, Jean-Henri Riesener, Richard Mique, Jacques-Ange Gabriel, Hubert Robert, André-Ernest-Modeste Grétry et tant d’autres. Louis Philippe, instituant à Versailles le Musée de l’Histoire de France, passa commande aux plus illustres artistes de son siècle. On doit à Eugène Delacroix, à Horace Vernet et à Louis-Ernest Meissonnier quelques uns des chefs d’œuvre de la Galerie des Batailles ou des Salles des Croisades.
C’est par fidélité à l’égard de cet esprit de disponibilité à l’égard de la création que l’Établissement public du musée et du domaine national de Versailles souhaite aujourd’hui permettre à des artistes marquants de notre époque de s’exprimer dans les lieux dont il a la garde.
Après le succès international de l’exposition Jeff Koons Versailles, en 2008, et le remarquable travail de création d’œuvres spécifiques de Xavier Veilhan, en 2009, c’est Takashi Murakami qui, cette année, est invité à présenter son œuvre à Versailles. En prenant le parti de créer à cette occasion des œuvres nouvelles qui s’ajouteront à certaines autres appartenant déjà à son répertoire, il s’inscrit bien dans la tradition d’ouverture à la création de Versailles.
Murakami est l’un des artistes les plus célèbres de notre temps. La confrontation de sa célébrité à celle du Château de Versailles permet de mesurer à quel point, par dessus les siècles qui les séparent, les chefs d’œuvre du passé savent dialoguer avec ceux du présent et ceux du présent avec ceux du passé. Le talent de Murakami a su créer une imagerie nouvelle, puisant à la fois dans les ressources de la tradition de son pays, dans celles de la bande dessinée japonaise — le manga — mais aussi dans toutes les expressions des cultures pop. Sa virtuosité, sa familiarité avec les matériaux précieux, son sens de la fonction médiatique de l’art trouvent, dans cette vaste « machine » à créer, à innover et à communiquer que fut Versailles, un écho tout particulièrement intéressant.
Jean-Jacques Aillagon
« Pour un japonais, y compris moi, le Château de Versailles est l’un des plus grands symboles de l’histoire occidentale. C’est l’emblème d’une ambition d’élégance, de sophistication et d’art dont la plupart d’entre nous ne pouvons que rêver.
Bien sûr nous comprenons que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la révolution est directement partie du centre du bâtiment. Mais, sous de nombreux aspects, tout est transmis à travers un récit fantastique venant d’un royaume très lointain. Tout comme les français peuvent avoir du mal à recréer dans leur esprit une image exacte de l’époque des Samouraïs, l’histoire de ce palais s’est étiolée pour nous dans la réalité.
Donc, il est probable que le Versailles de mon imagination corresponde à une exagération et à une transformation de mon esprit jusqu’au point d’être devenu une sorte de monde irréel à part entière.
C’est ce que j’ai essayé de saisir dans cette exposition.
Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice au pays des merveilles avec son sourire diabolique, et bavarde pendant qu’elle se balade autour du Château. D’un sourire enjoué, je vous invite tous à découvrir le pays des merveilles de Versailles. »
Takashi Murakami
Horaires
Tous les jours sauf le lundi de 9h à 18h30
Les jardins sont ouverts tous les jours de 8h à 20h30 en haute saison
Tarifs
Plein tarif 13,50 € — Tarif réduit 10 €
Tarif réduit après 15h00.
L’artiste
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Takashi Murakami