na.ʁa.tœʁ.tʁis
Exposition
na.ʁa.tœʁ.tʁis
Passé : 27 avril → 12 juillet 2024
Avec les artistes : Daniel Gustav Cramer, Mana Kikuta, Camila Oliveira Fairclough, Chloé Quenum, Readymade FC, sur une proposition de Laurent Montaron
Le titre de l’exposition \na.ʁa.tœʁ.tʁis\ s’inspire très directement d’un essai de Walter Benjamin, dont le titre allemand Der Erzähler est traduit généralement par Le Conteur, mais que Walter Benjamin avait lui-même traduit, quand il en a donné une version française, en 1939, par Le Narrateur, réflexions à propos de l’œuvre de Nicolas Leskov. Dans ce texte emblématique de la modernité et écrit entre 1928 et 1935, il développe l’idée qu’après la guerre de 1914-1918, l’expérience vécue que fut celle des tranchées se heurtait à l’impossibilité de sa transmission, il y voyait plus largement une crise du récit.
Il différencie aussi nettement au sein de la fonction narrative la place de l’expérience de l’autre qui permet au récit d’entrer pleinement dans l’histoire individuelle de chacun en se distinguant de la communication véhiculant de l’information sous une forme désincarnée. L’exposition interroge cette notion de récit. Bien que la problématique, sous certains abords, pouvait jusque là nous apparaître datée. Elle a pris un sens nouveau au regard de l’histoire contemporaine récente. En y regardant de près l’on tend à répondre à des injonctions et sous diverses formes, à devoir adhérer à des récits qui sont des narratifs construits en dehors des faits écartant la nécessité d’une forme de vérité . C’est le propre du récit de construire une fiction, quand il ne s’agit pas d’une relecture historique.
Inauguré largement avec la notion de post-vérité et dans la continuité de l’instauration par le marché du story-telling, les notions de récit national, de récits historiques, de narratifs appuyés largement sur des faits alternatifs ou simplement, la constitution d’une appartenance identitaire, se réfèrent à des textes emblématiques qui narrent des déambulations lointaines parvenues à nous mais dont les origines sont à la fois des fondements et une hypothèse. Les conséquences tragiques dont on peut mesurer dans l’actualité l’ampleur, rebattent les cartes du monde et les certitudes sur les bases de ouïes-dires. Ils corroborent des croyances plus qu’une quête nécessaire de savoir.
“Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges.” Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, 1878 ; aphorisme 483.
Exposition à FECITtoolbox, 11 rue de Reims, 51360, Val-de-Vesle — Ouvert du mercredi au samedi de 15h à 18h30 et sur rendez-vous / 06 11 60 30 20
Tarifs
Entrée libre – FECITtoolbox, 11 rue de Reims, 51360, Val-de-Vesle – Du mercredi au samedi de 15h à 18h30 et sur rendez-vous / 06 11 60 30 20
Programme de ce lieu
Les artistes
- Camila Oliveira Fairclough
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Chloé Quenum
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Daniel Gustav Cramer
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Mana Kikuta
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Readymade Fc