Nesrine Salem — Comme convenu
Exposition

Nesrine Salem
Comme convenu
Dans 17 jours : 4 octobre → 6 décembre 2025
Nesrine Salem, artiste plasticienne et autrice, présente Comme convenu, une exposition personnelle à la Galerie Édouard Manet. Le vernissage a lieu le vendredi 3 octobre à 18h, en présence de l’artiste, accompagné de visites guidées et d’un moment convivial. L’exposition se clôture par un finissage le samedi 6 décembre.
La pratique de Nesrine Salem, à la croisée du texte, de l’image et de la performance, explore la pluralité identitaire, les traumatismes intergénérationnels, le tokenisme et les pratiques de deuil. Elle réalise des courts-métrages, des performances et des installations, dont What is the residue left from setting a black puddle on fire? / Que reste-t-il après avoir foutu le feu à une flaque noire ? (2023).
En résidence à Triangle-Astérides (Marseille), elle initie SABR/Collection (Postfirebooks, 2024), une série de publications qui rend visibles les luttes intersectionnelles. Lauréate du Prix Mécènes du Sud Montpellier-Sète, elle expose à la Ferme du Buisson (Les Sillons), au CNAC Magasin (En attendant Omar Gatlato) et à Montpellier Contemporain (Biennale SOL!). Elle participe au Festival Parallèle 15 où, avec Fanny Souade Sow, elle présente On n’avait plus peur, on a couru, une performance sur l’immobilité des corps issus des territoires ségrégués. Ses écrits paraissent dans Manifesto XXI, Extra Collective, Art-O-Rama, Asap Collectif et Postfirebooks.
En 2025, elle rejoint le laboratoire de recherche La Coopérative (ESACM) et prépare simultanément Comme convenu (Galerie Édouard Manet), sa première exposition personnelle, ainsi qu’une présentation au Beirut Art Center. Lauréate du Prix Occitanie-Médicis 2025, elle commence une résidence à la Villa Médicis (Rome) où elle développe 7or, un projet poétique autour du deuil, qu’elle présente au CRAC Sète en 2026.
Avec Comme convenu, l’artiste poursuit son exploration des récits diasporiques et des formes de critique institutionnelle. Le titre, emprunté à une formule administrative et professionnelle courante, condense l’ambiguïté qu’elle cherche à révéler : entre politesse codifiée et mécanismes institutionnels. L’exposition interroge la manière dont le langage, dans sa dimension la plus banale, véhicule rapports de pouvoir, continuités et fractures, et s’impose comme matière esthétique et politique.
« L’idée de la continuité, comme je l’entends dans ce projet, est une notion qui entre en résonance avec des expériences personnelles, vécues à l’intérieur comme à l’extérieur du monde de l’art. (…) C’est de cette idée de continuité, de suite logique, de chose écrite, que je tire le titre Comme convenu. J’y vois aussi un jeu avec la formule de politesse qui introduit souvent les échanges professionnels, une manière d’apposer un regard critique sur l’institution et de le rendre visible, aussi bien par l’écrit que dans l’espace », explique Nesrine Salem.
Le samedi 8 novembre à 15h Nesrine Salem invite, au sein de l’exposition, Emma Berger-Pierre à partager son texte Perles à compter, publié dans SABR N°03.
SABR/Collection est une série de publications qui rassemble des œuvres littéraires de formats courts et de genres variés. Dirigée par Nesrine Salem, la collection met en avant les macro-réalités des auteur·ices choisi·es afin de rendre visible le caractère intersectionnel des luttes.
« Quelques perles coulent entre ses doigts. Les récits de Larem se délient du temps que l’on connaît. Elle raconte, superpose, recule et avance, jouissant des temps qu’elle invoque. » — Emma Berger-Pierre.
Emma Berger-Pierre est artiste plasticienne et chercheuse. Dans son travail, elle reprend les objets de ses grands-parents pour tirer des récits familiaux de l’immigration algérienne, explorer les enjeux liés aux guerres coloniales et aux banlieues françaises, en particulier Mantes-la-Jolie. Liée à la silenciation de ces histoires et de ces violences, elle tisse les liens intimes et systémiques entre stratégies de guerre, résistances et leurs prolongements dans les quartiers populaires comme dans la sphère familiale.
L’exposition Comme convenu déploie ainsi un espace où se rencontrent mémoire et critique, intimité et langage, continuité et rupture. Elle ouvre, au sein de la Galerie Édouard Manet, une réflexion qui dépasse le cadre artistique et engage une lecture politique des formes et récits contemporains.
Horaires
Tous les jours sauf le dimanche de 14h à 18h30
et sur rendez-vous. Entrée libre.