Nick Oberthaler — Pièce dérivée
Exposition
Nick Oberthaler
Pièce dérivée
Passé : 18 mars → 18 avril 2015
Pour sa seconde exposition personnelle à la Galerie Thaddaeus Ropac, Nick Oberthaler a choisi d’explorer le geste de monstration de l’œuvre d’art. Pièce dérivée est un titre valise choisi intentionnellement en français par l’artiste afin de jouer avec les différentes acceptions des mots. Tandis que l’œuvre se déploie dans le white cube de la galerie, l’idée même de la pièce convoque l’espace autant que la dimension physique de l’incarnation de l’œuvre aux murs et dans les vitrines tout en rendant hommage à leur forme d’objet. Pièce peut tout autant se référer au morceau musical qui existe à la fois sur la partition et dans l’instant même, abstrait et fugace du moment où il prend vie par le son. Dérivé complète cette vision que l’artiste porte actuellement sur la question même de l’œuvre d’art. Orchestrant des récupérations de fragments, d’éléments, Oberthaler joue avec la notion même de la dérivation au sens de la manipulation, mais aussi de la dérive en tant que déplacement sans but, sans objet. Les découpages des éléments et des formes de Nick Oberthaler sont une invitation à la réinterprétation et à l’acceptation des accomplissements artistiques passés dont nous réinterprétons sans cesse les traces aujourd’hui.
Nick Oberthaler que l’on connaissait pour ses dessins composés de subtiles superpositions de photocopies, de surfaces colorées et de formes géométriques a récemment radicalisé et amplifié son œuvre en peignant sur des surfaces miroitantes et en recourant à des matériaux parfois basiques à l’extrême et dépouillés de toutes valeurs marchande afin d’interroger le geste même de l’exposition, de la monstration, de la valeur ajoutée de l’art. De l’échelle microscopique du fragment coloré de papier à l’échelle macroscopique du mur prélevé, chaque élément a la même valeur de représentation du monde. L’œuvre de Nick Oberthaler est un détachement, une question d’échelle, une façon de concevoir l’univers comme l’orchestration de fragments et la sensibilité du regard.
Dans cette exposition, Nick Oberthaler traite en particulier des différents modes de représentation de la peinture tout en interrogeant les conditions de l’image. Le rapport entre le sujet, la référence et les caractères abstraits ainsi que la fonction et l’apparence des supports d’image dans l’espace sont reflétés dans des arrangements répétitifs et sous forme de collage. Les limites entre la présentation et la représentation se confondent : l’expérience phénoménale de la peinture rencontre une matérialité qui à la fois, la rend possible et lui résiste ou s’en échappe sur les deux fronts, dans la mesure où la peinture elle-même est à la fois signifiant et pratique matérielle.
Le travail de Nick Oberthaler — artiste né en 1981 et formé à l’Akademie der bildenden Künste Wien et à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Genève — a récemment fait l’objet d’expositions au Centre d’Art Bastille de Grenoble (The Blackbird must be flying / en collaboration avec Thomas Julier) simultanément à une exposition personnelle (Calculated Reserve) au Museo Hendrik Christian Andersen/Galleria nazionale d’arte moderna à Rome (Commissaire: Pier Paolo Pancotto). Il participe actuellement à RIDEAUX/blinds, une exposition de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne (Commissaire: Marie de Brugerolle / 6 février — 3 mai 2015).
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Vernissage Mercredi 18 mars 2015 18:30 → 20:30
L’artiste
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Nick Oberthaler