Nicolas Chardon — 68

Performance

Peinture

Nicolas Chardon
68

Passé : 14 novembre → 14 décembre 2013

Le 3 décembre 1913 fut donné, au théâtre Luna Park à St-Petersbourg, la première représentation de La Victoire sur le Soleil. Cet opéra futuriste écrit par Kruchenykh et Klebnikov, mis en musique par Matyushin, marqua pour Malevitch qui en fit les décors la naissance de son célèbre « carré noir ».

A l’occasion de ce centenaire, le CAC Brétigny propose à Nicolas Chardon de réactiver la pièce 68 présentée pour la première fois pendant l’exposition éponyme du 18 mars au 23 mai 2007, au CAC Brétigny. Cette présentation fait écho à l’exposition de Nicolas Chardon présentée à « la vitrine », galerie Jean Brolly.

« Le 18 Mars 2007 s’inaugurait ma pièce 68 au CAC Brétigny, et j’étais alors loin d’imaginer combien ces 68 carrés noirs allaient résonner dans le développement de mon travail et de ma réflexion. A l’occasion du centenaire de La Victoire sur le Soleil, opéra futuriste qui marqua selon Malevitch la naissance du carré noir, nous avons décidé de réactiver 68.

68 était une réponse à l’invitation de Pierre Bal-Blanc à envisager ma peinture dans l’espace public, chose alors inédite pour moi. Cette proposition était la conséquence de discussions que nous avions eu, Pierre et moi, notamment sur la relation qu’entretient mon travail avec le « premier » Buren (que Pierre connaît d’assez près) et le développement de celui-ci à travers la mise en place de son outil visuel.

Impossible pour moi de déplacer mon « outil », ma grille, tellement intégrée au processus de fabrication du tableau. Pour sortir du white cube, je devais trouver la grille ready-made (tels les tissus, supports de mes tableaux) et structurante dans l’espace présent, celui des abords immédiats du CAC Brétigny. Un outil donc pas tant visuel que matériel, et conceptuel en fait.

Je le trouvais facilement.

Face au centre d’art, de l’autre côté du parking, à l’époque plus ou moins abandonné, s’élevait un mur de béton séparant en ligne droite, sur 140 m de longueur environ, un ensemble de petits immeubles et l’esplanade du centre d’art. Ce mur était l’obstacle qui allait arrêter la course des peintures fuyant l’espace d’exposition.

Ce mur, qui plus est « mur de peintures » car couvert de tags et de graffitis, allait pouvoir exposer la nudité et les limites de ces « tableaux » noirs, véritables archétypes de l’art moderne tout autant que simples plaques de bois recouvertes de peintures.

J’écrivais alors :

68 parcelles d’un mur en béton 68 carrés noirs 68 panneaux de bois peint une exposition de monochromes des monochromes en plein air un mur de peintures des peintures sur un mur de peintures visibles 68 jours de mars à mai printemps graffiti carré noir.

Aller voir dehors. Dehors c’est à dire hors du white cube, de l’espace réel mais aussi social qui atteste de l’intégrité de l’œuvre d’art, autant qu’il la protège.

Dehors, ce ne sont plus que de simples plaques de bois peint. Maintenant que les ready-mades appartiennent à tout le monde, il faudrait savoir si la radicalité en peinture peut être également partagée. Précisément, sortir ces 68 plaques de l’endroit de l’art, ce n’est pas comme rapporter le portebouteille au BHV. C’est plutôt agir par soustraction, en retirant à cet objet, déjà à la limite de l’art, son aura potentielle, sa qualité artistique. Pour qu’il n’y reste plus que de la peinture. »

Nicolas Chardon à Brétigny, le 14/03/07
91 Essonne Zoom in 91 Essonne Zoom out

Espace Jules Verne
rue Henri Douard

91220 Brétigny s/Orge

T. 33 (0)1 60 85 20 78

www.cacbretigny.com

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 18h
Nocturnes les soirs de représentation au Théâtre Brétigny, scène conventionnée.

Tarifs

Accès libre

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L’artiste

  • Nicolas Chardon