Noir — Clair
Exposition
Noir — Clair
Passé : 8 septembre → 10 novembre 2012
L’exposition Noir — Clair est un passage du noir vers la réparation, en passant par le doute. Il s’agit d’un processus créatif : celui du dessin.
Le noir, concentration de toutes les couleurs
Le deuil, l’élégance, Goya et Chapman, mais aussi l’ironie et la légèreté du dessin, le noir nous jette dans la vie. Le noir de la souffrance nous fait ressentir une ambivalence continuelle entre le noir et la vie, entre la vie et le noir : la vie noire, parfois comme une Halte dans le désert. La maladie, la menace, la mort aussi.
Les autoportraits au crayon ou à la plume de Bob Flanagan, artiste SM, moments de souffrance et de jouissance conjugués ; les monstres moyenâgeux à l’assaut des noirs châteaux du Frioul de Tonino Cragnolini ; les « gueules cassées », gravures récentes de Mat Collishaw et ses dessins de tumeurs et de malformations ; l’univers chaotique de Lucien Murat. En guise d’accueil, à l’extérieur de la galerie, la guerre déclarée de Luc Mattenberger, cocktail Molotov inaugural. « J’ai peur, je veux être la peur » : ainsi dessine Eric Pougeau.
La vie est grise aussi
Elle est hésitation. La vie se cherche, toujours, une autre vie, un nouveau souffle, une manière de sortir du dedans de l’aiguille, de se trouver un cavalier — Joseph Brodsky. La vie noire rencontre le doute à chacun de ses carrefours. Loin de figer, le doute, interrogation essentielle, scientifique ou existentielle, libère de l’énergie. Il initie le mouvement et entrouvre nos yeux vers de possibles réalités inexplorées encore. La conscience naît de l’hésitation. Les dessins en forme de questionnements de Julien Serve, les mots de Robert Montgomery, le répertoire polymorphe de l’apport du soi au monde de Martin Lord, les errances et itinérances de la dualité de Charley Case, les créatures étranges de Jeanine Woollard, les enfants — ou adolescentes déjà ? — de Françoise Petrovitch, nous laissent flotter dans ce doute qui ne sait encore de quel côté pencher.
Une conscience qui nous amène au processus
Processus de deuil, processus créatif, processus de réparation, aussi. Un processus dont le modèle même est mathématique et musical : le dessin répétitif, les traits qui n’en finissent pas, les cercles qui ne se ferment jamais sur eux-mêmes, l’écriture, la formule, la synthèse, les portées, les notes, les mots.
Les fax de Rudy Shepherd & Frank Olive arriveront chaque jour dans la galerie, processus quotidien nous rappelant le passage des jours ; les équations poétiques de Jean-Michel Pancin nous rapprochent de l’« être rêvé » ; les dessins de Mounir Fatmi, références à La Jambe noire de l’Ange, esquissent un processus de guérison par la greffe de l’Autre ; ceux d’Andrea Mastrovito, processus abstraits et formels à la fois, nous font entendre leur musique, haut et bas et encore, alors que Fabrice Langlade, accroché à ses stylos, compulsif, griffonne des avions qui font s’envoler nos angoisses.
Noir — Clair évoquera aussi les liens entre patients (vivant le noir) et thérapeutes (déclencheurs de processus) et n’hésitera pas à entrer dans les sphères les plus personnelles des protagonistes, celles du doute quant à leur propre position existentielle — d’où la présence aussi de souvenirs d’autrefois, repères troublants plus qu’éclairants d’un chemin de vie entre le noir et la couleur, de Toulouse-Lautrec à Cocteau.
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Vernissage Samedi 8 septembre 2012 17:00 → 21:00
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous
Les artistes
- Françoise Pétrovitch
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Charley Case
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Mounir Fatmi
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Fabrice Langlade
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Luc Mattenberger
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Eric Pougeau
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Mat Collishaw
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Andrea Mastrovito
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Martin Lord
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Lucien Murat