Noir et blanc
Exposition
Noir et blanc
Passé : 22 septembre → 27 octobre 2018
La galerie Catherine Putman présente l’exposition Noir et Blanc qui réunit les œuvres de plusieurs de ses artistes. Spécialisée en œuvres sur papier, la galerie s’intéresse naturellement à ce rapport de couleurs : le noir, de l’encre ou du graphite, et le blanc du papier. L’exposition s’attache à montrer la permanence et la place indétrônable de ce couple de couleurs dans le dessin et la gravure.
L’apparition de l’imprimerie au milieu du XVème siècle qui entraîne la diffusion du livre imprimé et des images gravées, fonde cette association du noir et du blanc et le statut particulier de ces deux couleurs. L’époque moderne est ainsi largement dominée pas les images en noir et blanc. L’origine de l’utilisation du noir en art, s’il est présent dès les peintures pariétales du Paléolithique, s’est donc intensifié avec l’imprimerie et l’usage du charbon et graphite pour le dessin. L’exposition s’intéresse au noir, du trait, de l’esquisse, de l’encre, qui se présente comme essentiel dans les œuvres sur papier.
L’exposition regroupe différentes œuvres dont les techniques impliquent l’utilisation du noir et blanc. Le dessin tout d’abord. Le graphite reste le moyen du dessin, qu’il soit une ligne pure et minimaliste créant la partition de l’espace chez Geneviève Asse Horizontale lumière, 1972, délié avec liberté évoquant des signes ethniques chez Georges Noël Cuzco, 1984, construisant l’espace « Rafistolage… contre-jour, 2009 » chez Pierre Buraglio, ou enfin saturé, jouant des oppositions de vide et de masse chez Frédéric Malette qui a longtemps usé exclusivement du noir et blanc ne travaillant qu’au graphite.
L’encre, et plus particulièrement l’encre de Chine, occupe une large place dans les pratiques artistiques, même en Occident, à l’instar d’Henri Michaux qui a développé une œuvre graphique singulière à travers l’utilisation presque exclusive de celle-ci, par une liberté du pinceau. La densité de ce noir d’encre se retrouve aussi chez l’artiste espagnol Antonio Saura dans son travail sur papier, particulièrement fort dans ce Perro de Goya, 1981 où l’encre occupe la quasi-totalité du support.
L’encre est aussi celle de l’imprimerie et la variété de ses techniques, en lithographie, majestueuse et graphique dans Résumé, 1995 de Pierre Alechinsky, en sérigraphie avec un caviardage de 1990 de Pierre Buraglio, à l’aquatinte dense et veloutée de Gérard Traquandi ou Alain Clément.
Cette esthétique moderne de l’imprimerie, reprise, pour ne citer qu’eux, par les moyens traditionnels de la photographie et du cinéma, permet de faire se rencontrer des tirages réalisés à la gomme bichromatée ou au charbon de Gérard Traquandi, une héliogravure de Balthasar Burkhard, des tirages pigmentaires au noir intense intense de Sophie Ristelhueber et les paysages gravés au vernis mou de Georg Baselitz ou la xylographie d’Agathe May.
Forts de diverses symboliques, selon les cultures et les époques (on peut se référer ici à l’excellent ouvrage de Michel Pastureau, Noir, histoire d’une couleur, Seuil, 2008), le noir et le blanc dans l’expression plastique restent aujourd’hui le binôme primordial des œuvres sur papier, le rapport percutant et direct du graphisme, qu’il soit abstrait ou figuratif.
-
Vernissage Samedi 22 septembre 2018 15:00 → 19:00
Horaires
Du mardi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
Les artistes
- Sophie Ristelhueber
- Georg Baselitz
- Alain Clément
- Henri Michaux
- Geneviève Asse
-
Gérard Traquandi
-
Pierre Buraglio
-
Pierre Alechinsky
-
Tony Cragg
-
A. R. Penck