Dae Jin CHOI, 밤/夜/Nacht/Nuit/Night

Exposition

Techniques mixtes

Dae Jin CHOI, 밤/夜/Nacht/Nuit/Night

Passé : 12 mai → 10 juillet 2012

L’Adrénaline de la nuit

La nuit de Dae-Jin Choi est un monde kaléidoscopique. C’est un espace composé par la transformation, la combinaison, et le jeu des signes. La nuit est un témoin discret, elle a vu et elle a entendu ; les chansons d’amour, les ombres du complot, les rêves, les cauchemars… Sous sa couleur noire l’émotion des individus se balance perpétuellement et le mouvement de l’histoire devient plus spectaculaire. Mais ce que nous pouvons y détecter, ce ne sont que ses résidus fragmentaires comme on le voit ici.

L’artiste est sensible au « présent » dans lequel nous évoluons. Certaines de ses œuves sont liées aux émotions personnelles, d’autres se réfèrent à l’histoire et aux événements contemporains. Chacune d’entre elles présente à sa manière l’énergie et la révolte et génère ainsi une certaine beauté un peu décalée. À partir d’un morceau d’histoire personnelle jusqu’aux événements planétaires qui se produisent en boucle, tout s’est embrouillé dans son univers. Dans « Toteninsel*(l’île des morts) », une grande peinture de 370×180 mètres, l’île Hashima (ou Gunkanjima) se dresse majestueusement. Il s’agit d’une île au Japon qui était construite pour en extraire le charbon pendant la seconde guerre mondiale et qui est désormais déserte depuis 1974. À présent, cette île est devenue objet de nostalgie à tel point qu’on dissimule son passé. Pourtant autrefois on l’appelait l’île de l’enfer tant il y eût de nombreux morts à cause de la déportation et du travail inhumain qu’on infligeait aux habitants colonisés. Une histoire cruelle cachée derrière une nostalgie embellissante permet à ce lieu d’acquérir une majesté épique. C’est pourquoi l’artiste inscrit le poème romantique de Novalis, Hymnen an die Nach < Hymnes à la nuit> sur ce paysage. En même temps, à travers « Countattack » une sculpture reproduisant une hachette enfoncée dans une marmite de nouilles, il exprime son sentiment de frustration et de colère contre notre impuissance à changer les choses. Avec l’installation « Cinq ennemis » titre inspiré d’un poème de Ji-Ha Kim, une œuvre composée de cinq toiles représentant les cinq logotypes qui sont inscrits sur les passeports des cinq pays les plus puissants du monde, Dae-Jin Choi montre son profond attachement à l’analyse de son époque et aux émotions qu’elle provoque en lui. C’est aussi le cas dans « Playground », une installation équipée d’un petit micro placé dans un espace vide dont les dimensions sont celles d’une prison.
En allant et venant entre les questions qu’il se pose et sa vision socio-politique, l’artiste ne s’attarde pas à rechercher le sens des choses mais tente de les montrer simplement comment elles sont. Entre une misérable tente sur les trottoirs de Paris et un village irakien qui a été bombardé, entre une plateforme pétrolière et un spectacle grotesque et propagandiste du régime Nord Coréen, entre la solitude et l’ironie, entre la violence et la comédie, entre la tristesse et la répugnance, tout ceci se produit, se constate, se juxtapose comme si le simple fait de le montrer était un acte de résistance.

L’artiste refuse la passivité, celle qui accepte tous les mythes mensongers du présent. Réagir, c’est une tâche ou une obligation quand on est le témoin de son époque. En se réveillant au milieu de la nuit, si on fixe le noir devant nous, on pourrait arriver à voir sa substance. Et à ce moment-là, on ressentira notre cœur qui bat très fort telle une poussée d’adrénaline.

  • Le titre vient de célèbre peinture de Böcklin qui est réalisée en 1880.
Young-Hee KANG
  • Nuit Vernissage Samedi 12 mai 2012 à 18:00
Galerie Metropolis Galerie
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16, rue de Montmorency

75003 Paris

T. 01 42 74 64 17

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Arts et Métiers
Rambuteau

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 19h

L’artiste