Panses 1964-1965

Exposition

Peinture

Panses 1964-1965

Passé : 11 octobre → 24 novembre 2012

La galerie Jean Fournier présente une exposition consacrée à une des séries rarement exposées de Simon Hantaï, les Panses datant de 1964 et 1965.

Cette exposition fait écho à « Déplacer, déplier, découvrir » organisée récemment par Marc Donnadieu, de mars à mai 2012, au LaM de Villeneuve d’Ascq où des peintures de cette même suite les Panses étaient réunies. Dès 1967, Jean Fournier avait pour la première fois montré dans sa galerie de la rue du Bac un important ensemble de Panses de petit format à l’occasion de l’exposition « Peintures 1960 — 1967 » qui avait été remarqué par de jeunes artistes comme Pierre Buraglio, Daniel Buren, Jean-Michel Meurice ou Michel Parmentier.

Le début des années 1960 correspond à une période charnière dans l’œuvre de Simon Hantaï puisque c’est alors qu’il établit « le pliage comme méthode ». Cette méthode quasi archaïque montre la volonté de l’artiste de repartir de zéro, de renoncer volontairement à ce qu’il sait alors, à ce qu’il sait faire, en intégrant une pratique qui l’oblige à peindre en aveugle, échappant au « je » du peintre. Deux séries réalisées par pliage précèdent ainsi les Panses : les Mariales (1960-1962) et les Catamurons (1963-1964). Suivront les Meuns (1967-1968), les Études (1969-1970), les aquarelles sur toile en 1971, les Blancs (1973-1974), puis les Tabulas dont les premières sont réalisées dès 1972 jusqu’aux années quatre-vingt et enfin les Laissées, toiles issues des Tabulas que l’artiste retravaillera à la fin des années quatre-vingt, début des années quatre-vingt-dix.

La série des Panses, initialement intitulée: « Suite-Maman ! Maman !, dits : La Saucisse », fait référence au texte de Henri Michaux :

“Tout, véritablement tout, est à recommencer par la base : par les cellules, de plantes, de moines, de proto-animaux : l’alphabet de la vie. (…) La cellule peut encore sauver le monde, elle seule, saucisse cosmique sans laquelle on ne pourra plus se défendre.” 1

Ainsi en va t-il des Panses de 1964-1965, pour lesquelles Hantaï procède par pliage multiple d’une même forme, nouant la toile aux quatre angles en un sac ovoïde, laissant au blanc un champ périphérique important. Le champ coloré quant à lui se sédimente au centre en une intense variation chromatique mêlant des couleurs terreuses à des bleus, des roses ou des verts très lumineux.

Dans « L’Étoilement, conversation avec Hantaï », Georges Didi-Huberman évoque cette série en précisant qu’elle,

« se réfère explicitement à une problématique de la gestation, de la fœtalité et de la parturition. Un même mot hongrois, explique Hantaï, un même mot « grossier et très beau » dit à la fois l’état d’une femme « pleine » et la « saucisse » que l’on mange après avoir tué le cochon. Aujourd’hui, Hantaï nomme cela, en français très surdéterminé, la panse. Si la peinture pense, elle le doit d’abord à ce que la toile, comme panse, se sera rendue capable de délivrer matériellement : à savoir, dans les tableaux de Hantaï, un accès au travail intime, dialectique, du pliage et de ses conséquences pigmentaires ou chromatiques (intensives), non compositionnelles ou embrassantes (extensives). »2

À la veille de la rétrospective qui sera consacrée à l’artiste au Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou de mai à septembre 2013, cette exposition permettra de prendre toute la mesure de l’importance de la série Panses dans l’Œuvre de Simon Hantaï.

Leïla Simon

Un catalogue bilingue aux éditions Lienart est publié à l’occasion de cette exposition avec les contributions de Molly Warnock et Karim Ghaddab.

1 Henri Michaux, in Vents et Poussières, Éditions Karl Flinker, 1962

2 Georges Didi-Huberman, in L’Étoilement, conversation avec Hantaï, Les éditions de Minuit, 1998

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22, rue du Bac

75007 Paris

T. 01 42 97 44 00

www.galerie-jeanfournier.com

Rue du Bac
Tuileries

Horaires

Du mardi au vendredi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
Les samedis de 14h à 19h

L’artiste

  • Simon Hantaï