Paul DeMuro — Warpain’t

Exposition

Peinture

Paul DeMuro
Warpain’t

Passé : 27 avril → 15 juin 2013

Nos sociétés sont en guerre. L’affrontement dresse les partis, sinon les individus, les uns contre les autres. Les positions se radicalisent, les extrémismes se renforcent. Les « printemps » ne sont plus seulement arabes, ils nous éclatent en pleine rue. Alors, à la manière des Indiens, Paul DeMuro a sorti ses peintures de guerre.

Des traits bleus tournoient autour d’un oeil invisible sur fond de rouge sang. Pour manifester notre perception du monde mise à rude épreuve, il interpose ses écrans en pleine vue. Nul recours au néon pour allumer l’incandescence de ses tableaux. Ainsi leur lumière s’origine-t-elle dans l’épaisseur même de la peinture par un dispositif de longues touches parallèles composant des écrans vides où la couleur s’organise en gradiant du centre vers les bords. Ces derniers, travaillés en épaisseur de manière à définir une forme d’encadrement, induisent une perspective faussée de sorte que le tableau fonctionne comme un miroir déformant où la profondeur n’est qu’illusion : tel le « miroir magique » des contes de Grimm, miroir sans tain dont la particularité est de ne réfléchir qu’une partie de la lumière qu’il reçoit, marquant la séparation d’un rayon incident en deux flux lumineux, l’un réfléchi, l’autre réfracté. C’est par de telles incidences et de telles réfractions que se révèle derrière l’écran — de l’ordinateur ou du smart phone — une dimension intime que DeMuro fait correspondre au schéma d’une application logicielle basée sur l’inversion de l’image photographique.

Avec le choix du rouge — selon la théorie ondulatoire de la lumière le rouge se trouve à l’extrémité du spectre visible — Paul DeMuro qui sait que le rouge a aussi la valeur du noir, peint à la limite du black out. Dans cet espace hétérogène où la décharge colorée trouble la perception, il y a parfois des mots en lettres majuscules d’un bord à l’autre de la toile, sans que l’artiste ait voulu pour autant leur donner une signification précise, comme dans les tableaux de Jasper Johns au début des années 1960, sinon pour affirmer que les mots expriment cette relation humaine qui s’établit en connexion avec la machine. Car pour DeMuro :

« Le jour n’est pas si lointain où un programme informatique sera capable de reproduire ces messages les plus intimes — posts, pics, tweets, etc. — qui définissent notre identité sous la forme d’un algorythme dont la répétition à l’infini nous fera exister bien après que nous ayons disparu corps et bien. »

Paul DeMuro (né en 1981) est originaire de Philadelphie (USA). En 2012, il a obtenu une résidence d’artiste à New York (Chashama Studio Residency) dans le cadre de RU (Residency Unlimited). Cette première exposition en France de Paul DeMuro fait suite à sa récente exposition personnelle à New York au Zürcher Studio.

Bernard Zürcher
  • Vernissage Vendredi 26 avril 2013 18:00 → 20:00
Galerie Zürcher Galerie
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03 Le Marais Zoom in 03 Le Marais Zoom out

56, rue Chapon

75003 Paris

T. 01 42 72 82 20 — F. 01 42 72 58 07

www.galeriezurcher.com

Arts et Métiers
Rambuteau

Horaires

Du mardi au samedi de midi à 19h

L’artiste

  • Paul Demuro