Mémoire épidermique
Exposition
Mémoire épidermique
Passé : 12 mai → 18 juin 2016
Mémoire épidermique est une exposition de peintures, collages, dessins et estampes des années 70 de l’artiste Dado (1933-2010). Établi en France à partir de 1956, Dado est très vite repéré par Jean Dubuffet dans son atelier de gravure ainsi que par Daniel Cordier. Il sera ensuite dirigé vers la galerie par les collectionneurs Boulois qui se passionnent pour son travail ainsi que François Mathey et bénéficiera de quatre expositions personnelles dans les années 70-80 et de présentations régulières dans des expositions thématiques avant l’hommage qui lui sera rendu par la galerie en 2011 autour de trois grands triptyques, collages et dessins.
Les peintures de Dado précisent la symbiose qui s’effectue entre les évènements de sa vie courante au Monténégro, en Centre Afrique chez les Pygmées (Triptyque de Boukoko) et le vécu des circonstances tragiques de la guerre qui marquent son enfance et que l’artiste exorcise par une création humaine et infatigable qui dominera toute sa vie. Sa fabuleuse maîtrise de ses moyens d’expression confère à ses visions une réalité absolue que ce soit par une vaste érudition — ses bébés font référence à la Vierge à l’enfant entourée des Saints Innocents de Rubens au Louvre — ou par des moyens techniques infaillibles de la plume et du burin où le geste est mis à nu directement dans un dispositif subtil de contrastes et de lumières.
Dado s’intéresse au dessin pour son côté rigoureux et austère, enregistrant tout à l’image d’un électrocardiogramme. Dessiner relève d’une représentation classique de la peinture. Le dessin « est dur comme du sel » nous dit Dado, « dessiner à la plume est 60 fois plus lent que la mine de plomb ; la plume te freine et il faut presque entailler le papier, comme un tatouage, le papier ayant un côté derme. » L’exposition présente également ses relations de longue durée avec le graveur Alain Controu où l’artiste grave le cuivre directement sans dessin préalable et fait naître des formes issues de la fusion des 2 éléments glaciaux que sont l’acier et le métal. Dado grave comme il peint : il commence une image qu’il ne cesse de retravailler durant des mois, des années même, à tel point que la plaque peut changer du vertical à l’horizontal. Son burin recherche en profondeur, creuse et égratigne le corps à la manière d’un chirurgien, comme si, selon les mots de Michael Peppiatt, « la chair avait été tissée, comme une toile d’araignée, autour des os. »
Cette exposition d’un mois a été conçue en écho à la publication du recueil d’entretiens de l’artiste Peindre debout, chez l’Atelier contemporain (François-Marie Deyrolle). Richement illustré, cet ouvrage réunit pour la première fois 23 entretiens menés au long de quatre décennies avec l’artiste monténégrin. Préfacé par Anne Tronche, cet ouvrage a été établi et annoté par la fille de l’artiste, Amarante Szidon.
— Véronique Jaeger
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Vernissage Jeudi 12 mai 2016 à 18:00
53, rue de Seine – 75006
Siège Social – 5&7 rue de Saintonge – 75003
T. +33 1 42 72 60 42 — F. +33 1 42 72 60 49
Horaires
Du mardi au samedi de 10h à 18h
Et sur rendez-vous
ATTENTION : veuillez noter que la galerie est temporairement fermée au public (mars 2020)
L’artiste
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Dado