Peter Kapeller — l’œuvre au noir

Exposition

Dessin

Peter Kapeller
l’œuvre au noir

Passé : 6 décembre 2014 → 24 janvier 2015

La galerie christian berst art brut consacre, une exposition monographique à l’artiste autrichien Peter Kapeller, dont le public peut également découvrir l’une des œuvres jusqu’au 18 janvier à la Maison rouge.

Né à Vienne en 1969, Peter Kapeller remet en ordre ses obsessions, lentement, méticuleusement. Il rumine beaucoup, produit peu. Tout au plus quelques dessins par an, intensément noirs et denses, dans lesquels sédimentent — strate après strate — ses emportements, ses fantômes, ses révoltes et ses espoirs, jusqu’à l’enfouissement.

Dans la nuit de sa petite chambre meublée sommairement, il déploie dans ses œuvres tout un journal intime à la manière d’un théâtre d’ombres. Il n’y laisse rien totalement à nu, rien n’y est « donné à voir », car partout les fausses pistes et les repentirs affleurent, partout il faut se frayer un chemin dans l’obscurité du sens pour parvenir jusqu’à l’auteur.

À examiner ses bribes d’insomnie, on se raccroche comme on peut à des lambeaux de phrases, à des silhouettes surgies d’un enchevêtrement de lignes, à des lueurs et des colorations ménagées dans ce tumulte ou gagnées sur cet océan d’encre. Il y a là aussi des noms qui attestent que Kapeller est un observateur lucide — à défaut d’en être un acteur à part entière — du paysage culturel de son pays : on y croise Elfriede Jelinek, sœur d’affliction, Thomas Bernard, frère de génie ou Herman Nitsch, « salaud » abhorré.

L’œuvre de Peter Kapeller est le témoignage déchirant d’un homme qui est intimement, viscéralement convaincu que l’art le sauve. Et, pour que ce processus soit complet, il nous prend à témoin de cet « œuvre au noir ». Car, comme l’écrit la critique d’art Claire Margat, « seul un désir inextinguible de chroniquer cette lutte pour la survie, seul l’effort tenace d’en donner un aperçu sous la forme opaque de feuilles de papier noircies à l’encre sur lesquelles surgissent çà et là, comme pour donner un visage au néant qui les environne, des fragments de discours ou des figures amputées, le fait tenir : parce qu’il parvient malgré tout à tenir le journal de bord de ce naufrage permanent. » Après l’exposition que lui avait consacrée Chris Dercon au Haus der Kunst, à Munich, en 2010, il s’agit de sa première exposition monographique en galerie.

Un catalogue bilingue de 110 p. préfacé par Claire Margat est publié à cette occasion.

Christian berst art brut Galerie
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3-5, passage des Gravilliers

75003 Paris

T. 01 53 33 01 70

www.christianberst.com

Arts et Métiers
Rambuteau

Horaires

Du mercredi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous

L’artiste

  • Peter Kapeller