Philip Pearlstein — At 95
Exposition
Philip Pearlstein
At 95
Passé : 25 mai → 20 juillet 2019
« Je souhaitais créer une peinture forte et agressive qui puisse concurrencer le meilleur de l’abstraction ». Ainsi s’exprime, Philip Pearlstein, un des grands maîtres de la peinture figurative américaine, qui a choisi Paris pour souffler ses 95 bougies, le 24 mai 2019.
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A cette occasion, la Galerie Templon propose un parcours rétrospectif de cet artiste profondément original, qui, même s’il partagea dans sa jeunesse les mêmes bancs d’école qu’Andy Warhol, s’engagea dans une direction tout autre : un retour à la peinture d’atelier, uniquement à partir de modèles vivants, nus, mis en scène dans des compositions à la fois complexes et incongrues. A travers une quinzaine de toiles, de 1969 à 2018, se dessine un travail intègre et toujours novateur malgré l’apparent dépouillement des sujets.
Dès les années soixante, Philip Pearlstein définit un protocole radical qu’il suit encore aujourd’hui, quotidiennement. Il élabore des scénographies décalées dans lesquelles des modèles, hommes ou femmes, masqués ou dévêtus, posent de longues heures, pendant des semaines. Chineur compulsif et collectionneur passionné, il les immerge dans des décors savants où se mêlent meubles dépareillés, tapis à motifs, jouets vintage, sculptures africaines, masques ethniques, gadgets… Philip Pearlstein peint ensuite méticuleusement ses modèles, d’une touche à la fois neutre et attentive, évacuant toute tentative de psychologie. Le résultat, frontal et réaliste, s’émancipe de toute interprétation narrative, et propose une réflexion dérangeante sur la puissance de la peinture, la perception et les conventions de la représentation. Il invente ainsi une figuration du corps humain loin de tout académisme, qui renouvelle la notion de portrait. Dans la lignée d’un Lucian Freud ou d’une Alice Neel, il s’inscrit comme eux dans une revendication d’un retour à la peinture de portrait, au nu, mais chez lui, il y a la volonté de concurrencer l’abstraction moderne new yorkaise qu’il fréquente assidument, tout autant que l’art minimal ou conceptuel. Son approche pionnière et décomplexée de la figure humaine, a fait de lui un des précurseurs du « retour à la peinture » des années quatre-vingts aux Etats-Unis, annonçant par exemple le travail d’un Eric Fischl. Aujourd’hui, dans une époque si politiquement correcte, la radicalité de ses nus et le choix de ses cadrages sans séduction, restent d’une pertinence frappante.
Biographie
Né en 1924 à Pittsburgh en Pennsylvanie, Philip Pearlstein vit et travaille à Manhattan depuis près de 70 ans. Formé au Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh, puis à la New York University Institute of Fine Arts, où il se lie d’amitié avec Ad Reinhardt, Philip Pearlstein a travaillé comme graphiste pour Life Magazine avant d’enseigner au Pratt Institute, Brooklyn puis au Brooklyn College, New York. Il a été également reçu comme artiste invité de nombreuses institutions prestigieuses américaines dont notamment l’Université de Yale.
Une rétrospective lui a été consacrée dès 1983 au Brooklyn Museum de New York. En 2018, la Saatchi Gallery de Londres lui consacrait une exposition remarquée. Il a récemment été exposé en 2017 au Susquehanna Art Museum (SAM), Harrisburg, Pennsylvanie, Etats-Unis, en 2014 au National Academy Museum, New York et au New York Studio School, New York (commissariat Robert Storr) et en 2013 au Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride, Etats-Unis. Son œuvre est représentée dans plus de soixante-dix collections publiques américaines — Museum of Modern Art, New York, Metropolitan Museum of Art, New York, The National Gallery of Art, Washington — mais aussi à la Tate Britain, Londres, à la Berlin National Galerie, au Museum Ludwig, Cologne et au Musée Berardo, Lisbonne. La Galerie Templon a exposé l’artiste en 1998, en 2007 et en 2011.
30, rue Beaubourg
28, rue du Grenier Saint-Lazare
75003 Paris
T. 01 42 72 14 10 — F. 01 42 77 45 36
Horaires
Du mardi au samedi de 10h à 19h
Fermé au mois d'août
L’artiste
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Philip Pearlstein