Philippe Decrauzat — Folding
Exposition
Philippe Decrauzat
Folding
Passé : 7 septembre → 5 octobre 2013
Pour sa quatrième exposition à Praz-Delavallade, Philippe Decrauzat s’empare de l’espace de la galerie en mettant en place un dispositif qui fait se confronter une sculpture murale à une série de peintures, comme deux signaux émis en parallèle.
Les peintures appartiennent à la série On Cover initiée en 2011. Elle a pour origine une image issue d’un magazine de vulgarisation scientifique (Scientific American, 1963) illustrant un article sur les moiré patterns. L’article s’intéresse à l’utilisation que fait la science de ces représentations graphiques et, entre autre, à leur capacité à révéler des variations dans une séquence régulière, des changements de rythme, des interférences. La série On Cover a pris différentes formes au fil des situations : peinture murale en noir et blanc présentée au FRAC Ile-de-France — Le Plateau en 2011 ; fragmentation du motif en une série de shaped canvas monochromes venant ponctuer un certain nombre de ses dernières expositions. Dans le cas présent, Philippe Decrauzat a réalisé une série de trois peintures dont le format carré varie en fonction des différents espaces de la galerie. Deux trames de couleurs superposées produisent un moirage. D’un tableau à l’autre, les teintes varient imperceptiblement, interférence générée à partir d’une seule et même courbe continue. Les peintures sont issues d’une seule et même image, d’un seul et même signal qui se déploie dans l’espace. Une image ondulatoire qui s’étend tout en étant divisée, la limite des tableaux venant interrompre une succession de plis.
Faisant face aux peintures, une sculpture murale occupe la longueur de la galerie, telle une projection de points dans l’espace. Les interprétations possibles sont nombreuses : escalier ou gradin selon l’endroit où l’on se place ; structure en soufflet d’un appareil photographique permettant la mise au point de l’image ; déploiement du mur de la galerie et mise en perspective de l’espace. À la fois élément architectural et lieu d’observation, elle matérialise le rôle du spectateur tout en occupant sa place. Plutôt que d’agir comme un dispositif invitant à une vision frontale, la sculpture dévie le regard et le fixe dans son axe. L’image qui vient à l’esprit est celle d’un point de fuite, situé hors du périmètre de la galerie. Une perspective qui guide notre regard non vers les tableaux mais vers ce hors-champ qui sous-tend l’exposition.