Portraits d’intérieurs, villa Sauber — Gilbert & George, villa Paloma
Exposition
Portraits d’intérieurs, villa Sauber
Gilbert & George, villa Paloma
Passé : 10 juillet 2014 → 18 janvier 2015
Portraits d’intérieurs — villa Sauber
Papiers peints, tapis et rideaux, tableaux, miroirs, fleurs et tasses de thé… L’exposition Portraits d’intérieurs présente les différents espaces de la Villa Sauber revisités et mis en scène par cinq artistes contemporains.
Marc-Camille Chaimowicz, Danica Dakic, Brice Dellsperger, Nick Mauss et Laure Prouvost renouvellent notre perception de l’ancienne demeure du peintre anglais Robert Sauber, en puisant dans un répertoire de formes empruntées à la littérature, à l’histoire de l’art, à la scène ou au cinéma.
Portraits d’intérieurs est née de la rencontre, au sein d’une collection privée, de deux pièces réalisées par Marc-Camille Chaimowicz et Nick Mauss, hommages respectifs au poète, metteur en scène et réalisateur Jean Cocteau, et à son génial décorateur Christian Bérard.
Derrière une coulisse constituée de feuilles décor en contreplaqué se déploie l’installation Jean Cocteau… : une chambre imaginaire du poète, inspirée du décor des Enfants Terribles et composée de panneaux de bois peint, de tapis, de meubles et d’objets divers fabriqués ou récoltés par Marc-Camille Chaimowicz. Répartis dans l’ancien salon de la Villa Sauber, ces éléments composent un décor d’intérieur bourgeois proche du “théâtre de la chambre” imaginé par Cocteau, mêlant memorabilia et références à l’histoire des arts. En relation avec cette installation, Marc-Camille Chaimowicz met en scène un choix d’œuvres de la collection du NMNM, sous tendu par le lien de Jean Cocteau aux Ballets Russes et à la Principauté de Monaco. Les dessins éthérés de Christian Bérard pour Cotillon, La Septième Symphonie et Les Forains côtoient Le Grand Dieu Pan, une pièce unique de céramique réalisée par Jean Cocteau pour le théâtre du Cap d’Ail et présentée pour la première fois au NMNM.
La pièce de Nick Mauss intitulée Concern, Crush, Desire, reprise d’une antichambre décorée par Christian Bérard en 1939 pour l’Institut Guerlain des Champs Elysées, constitue un écrin de velours jaune et appliqué de coton pour les œuvres choisies dans les collections du NMNM. Les dessins de Nick Mauss dialoguent avec différents projets de mises en scènes : les décors conçus par Pavel Tchelitchev pour le ballet Ode, une maquette annotée de Natalia Gontcharova pour le décor de La Péri, mais aussi deux photographies de Constantin Brancusi saisissant Lizica Codreanu dansant dans l’atelier sur les Gymnopédies de Satie, ou encore les dessins de Jean Cocteau représentant Bérard grimé et déguisé en travesti.
La dimension théâtrale de ces pièces d’intérieurs, et la confusion de l’espace d’exposition avec l’espace scénique, trouvent un prolongement dans cinq installations vidéo.
Produite par la Tate Britain à l’occasion de l’exposition Schwitters in Britain, l’installation vidéo Wantee de l’artiste Laure Prouvost invite les spectateurs à pénétrer dans la cabane de “Grandad” (son grand-père fictionnel), un artiste conceptuel supposément proche de Schwitters, dont la compagne Edith Thomas était surnommée “Wantee”. Dessins, peintures, sculptures, céramiques et éléments de mobilier composent le décor de cet étrange lieu de vie et de création, interrogeant la nature et la fonction de l’art.
L’installation Isola Bella, conçue par l’artiste Danica Dakic est annoncée par trois posters surplombant une vitrine contenant les accessoires d’un spectacle : huit masques en papier, et une série de notes manuscrites, composant vraisemblablement des indications de jeu. Le titre Isola Bella est emprunté à un décor panoramique de papier peint créé par la manufacture Züber en 1842. Durant deux semaines, une reproduction de ce papier peint a été installée dans le foyer pour personnes handicapées de Pazaric en Bosnie, transformant une petite salle de spectacle en un décor de cinéma. Sur ce fond d’île paradisiaque, les résidents du foyer deviennent les acteurs de courtes mises en scènes dans lesquelles ils interprètent et improvisent leur propre vie.
En reconstituant librement les décors de certains films cultes, le plasticien Brice Dellsperger réalise des remakes qu’il rassemble sous le titre générique de Body Double. Au sein d’une même image évoluent plusieurs personnages interprétés le plus souvent par l’artiste lui-même, filmé sur un fond vert puis ostensiblement incrusté dans un décor factice. Les personnages semblent flotter dans le décor, s’en détacher dangereusement et prêts à basculer dans l’image.
Brice Dellsperger présente ici trois vidéos, dont le Bodydouble 29, réalisé en 2013 et acquis par le NMNM grâce au mécénat d’UBS.
Gilbert & George, Art Exhibition — villa Paloma
Le Nouveau Musée National de Monaco présente une exposition majeure de l’œuvre de Gilbert & George. 46 œuvres historiques et plus récentes retraçant plus de 40 ans de création sont présentées dans un accrochage conçu par les artistes sur les trois étages de la Villa Paloma.
Cette exposition d’œuvres de Gilbert & George issues d’une collection familiale basée à Monaco, s’inscrit dans un thème plusieurs fois abordé par le NMNM celui du paysage « construit », sujet d’analyses et d’interprétations d’une société en mutation.
Grâce à cette sélection exceptionnelle, chaque spectateur pourra mesurer combien l’art de Gilbert & George se compose à la fois d’un univers personnel — intense, effrayant, solitaire, tendre, abject, joyeux, combatif, provocateur, dément, calme, contemplatif, vertigineux, passionné, moderne — et d’un point de vue sur le passé, le présent et le futur.
Depuis leur rencontre à la St Martin’s School of Art de Londres en 1967, Gilbert & George ont vécu et travaillé ensemble comme une seule et unique entité artistique férocement indépendante, entièrement dévouée à la création de son art.
Ils n’obéissent à aucune autre mode ou école, à aucun mouvement, et ne suivent ni doctrine, ni théorie ou style artistique.
Dès le début, Gilbert & George savaient qu’ils étaient à la recherche d’une forme d’art qui, pour eux, serait ancrée dans le monde réel — dans la rue, les clameurs, le trafic, les immeubles et les cœurs des inconnus : un « Art pour Tous ». Leur art serait multi-allusif et s’ouvrirait à tout le mystère, la passion, l’ennui et la volatilité de notre monde moderne. Leur sujet s’étendait littéralement à leurs pieds, dans les innombrables rues et artères où passent des millions de vies, dans le réseau de plus en plus dense de l’existence humaine.
Ils célèbreraient le monde perdu de l’Empire Britannique et du Commonwealth, traquant ses fantômes dans les vieilles cartes postales, les monuments aux morts, les chansons de music-hall et l’architecture victorienne. Tout ce qui était rejeté ou proscrit par le dogme rigide de l’art contemporain tels qu’ils le percevaient, leur art l’embrasserait, avec tout ce qui avait été culturellement et esthétiquement abandonné, et tous ceux qui étaient réellement sans abri ou ignorés, exclus, tombés dans les oubliettes de la vie.
Ainsi, pour Gilbert & George comme pour leurs ainés le poète T.S. Eliot et le romancier Charles Dickens, le sombre flot de l’océan humain londonien offre un sujet à la fois local et universel, brutalement réel mais sans cesse animé par des moments de révélation visionnaire.
Horaires
Tous les jours de 11h à 19h
Tarifs
Plein tarif 6 € — Tarif réduit Gratuit €
Villa Paloma + Villa Sauber
Les artistes
- Gilbert & George
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Brice Dellsperger
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Marc Camille Chaimowicz
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Alexandre Serebriakoff
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Nick Mauss
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Danica Dakic
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Laure Prouvost