Prosopopées : quand les objets prennent vie — Exposition d’art contemporain numérique

Exposition

Installations

Prosopopées : quand les objets prennent vie
Exposition d’art contemporain numérique

Passé : 5 décembre 2015 → 31 janvier 2016

Imaginez que nous rencontrions des affichages d’aéroport qui n’en font qu’à leur tête (Signal To Noise de LAb[au]), des entités extraterrestres qui s’installent parmi nous (Timée et Hara de Guillaume Marmin), des tableaux qui prennent vie, des exo-squelettes venus de l’enfer qui nous invitent à danser (Inferno de Bill Vorn et Louis-Philippe Demers), des œuvres qui tentent de s’échapper de l’exposition (Nervous Tree de Kristof Kintera). Imaginez un « Appartement fou »… Imaginez le chaos comme un ordre qui n’aurait pas encore été déchiffré.

My answer to ecology 2   charbel joseph h. boutros dr medium
Charbel Joseph H. Boutros, My Answer to Ecology #2, 0 © DR

La poésie de Prosopopées consiste à présenter une revue d’objets déconnectés, une poésie de la machine, avec sa part de mystère, d’organique, de simplisme puissamment rebelle, sa logique irrationnelle. Ce que nous proposons ici n’est rien d’autre que le retour de la magie, de l’aberration, dont on croyait s’être prémuni par les sciences et les nouvelles technologies. Mais ne dit-on pas justement, comme Arthur C. Clarke, que toute technologie suffisamment avancée est indissociable de la magie. Nous avons adoré mettre en valeur ce travestissement généralisé de l’objet technique en objet esthétique, ces épiphanies machiniques très éloignées de l’utilitarisme de l’histoire des objets techniques.

Certaines installations nous offrent l’écrin d’une réalité légèrement modifiée qui nous accompagne ou nous trouble avec bienveillance (Pergola de LAb[au], Elasticité dynamique d’Etienne Rey). Mais ne nous y trompons pas, leur hostilité est parfois manifeste et nous renvoie à toutes les effrayantes révoltes de robots et de cyborgs de l’histoire de la science-fiction (Parsec de Joris Strijbos et Daan Johan, Nyloïd d’André et Michel Décosterd…)

Prosopopees horizon   nonotak dr medium
Nonotak, Horizon, 0 © DR

Toutes ces œuvres auront des comportements extra-terrestres. Elles seront même parfois, littéralement, extra-terrestres: la lecture des plis et replis métalliques d’une météorite va modifier en direct la composition musicale de Lara Morciano.

Connaît-on déjà une telle complicité artistique avec un objet venu de l’outre-espace (Octaédrite de Félicie d’Estienne d’Orves et Lara Morciano).

Les pièces de notre « Appartement fou » présentes dans les écuries du Centquatre-Paris sont très emblématiques de ce dérèglement généralisé.

Souvenons-nous que le mobilier et les objets du logis sont des symboles de convenances, d’ordre et d’une certaine hiérarchie sociale. Le nôtre en est dépourvu.

Ces composantes, par la main de l’artiste technicien, ont des âmes artificielles. Un miroir qui refuse obstinément de « faire miroir » est la réminiscence d’un ordre ancien en train de mal tourner, alors que les hommes depuis deux siècles se sont ingéniés à produire un environnement maîtrisé. Pourquoi une vague de néons (Wave Interference de Robin Moody) ? Comment un canapé (de vaudeville) peut-il se pâmer, sur un seul pied, comme une cocotte aurait pu le faire ? (Balance From Within de Jacob Tonski).

Sommes-nous toujours dans le jeu de l’imitation et dans un système anthropomorphique où l’homme a le beau rôle ? Le combat à mort entre un frigidaire et un radiateur, qui ne semblent pas partager la même vision de l’écologie, sont-ils un point de non-retour de « l’objet au service de » ? (My Answer to Ecology #2 de Charbel-Joseph H.Boutros). L’évier crachant des flammes de Michel de Broin (Etant donnés) est-il une prédiction des incidents schisteux à venir ?

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Kristof Kintera, Nervous Trees, 0 © DR

Et qu’en est-il de son vélo polluant ? Ou des médiateurs robots contre-performants et suppliants de Pascal Bauer (Mon bon plaisir) qui se prosternent devant les spectateurs ? Le public n’entrera pas dans l’appartement de Steve Jobs mais plutôt dans celui de Théophile Gautier, de Joris-Karl Huysmans ou de Philip K.Dick.

Tout le mérite revient aux artistes et à leur ingénierie.

Il n’est question ici que d’intelligence humaine et de talent pour donner l’impression subjective de la conscience des machines et des objets, dont ils sont, bien sûr, dépourvus.

Welcome to the techno freak show.

  • Vernissage Samedi 5 décembre 2015 14:00 → 23:30

    Au programme : plusieurs concerts audiovisuels & performances en entrée libre.

19 Paris 19 Zoom in 19 Paris 19 Zoom out

5, rue Curial

75019 Paris

T. 01 53 35 50 00

www.104.fr

Riquet
Stalingrad

Horaires

Du mardi au vendredi de midi à 19h
Samedi et dimanche de 11h à 19h
En fonction de la programmation (concerts, spectacles), les espaces de représentations sont ouverts au public le soir.

Tarifs

Gratuité pour les enfants de moins de 6 ans (hors visites groupes) — Tarifs selon exposition

Abo original

Les artistes

  • Laurent Pernot
  • Michel de Broin
  • Kristof Kintera
  • Thomas Cimolaï
  • Pascal Bauer
  • Jérémy Gobé
  • Étienne Rey
  • André & Michel Décosterd
  • Charbel Joseph H. Boutros
  • Samuel St Aubin
Et 16 autres…

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