Pure Fiction curated by Julie Boukobza — Galerie Marian Goodman — Exposition — Slash Paris

Passé : 10 juin → 22 juillet 2016

« Né, élevé, instruit dans un milieu et une culture uniquement du « verbal » je peins pour me déconditionner. »

Henri Michaux

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La Galerie Marian Goodman annonce Pure Fiction, une exposition présentant une sélection d’œuvres d’Ed Atkins, Marcel Broodthaers, Michael Dean, Robert Filliou, Pierre Klossowski, Henri Michaux, Win McCarthy, Giuseppe Penone, Bunny Rogers, Lili Reynaud-Dewar et Josef Strau. Ces artistes, nés entre 1899 et 1990, ont en commun de s’exprimer non seulement par leurs œuvres mais également par leurs écrits. Si l’une de ces pratiques ne laisse pas toujours deviner l’autre, les deux se rejoignent parfois.

« Au commencement il y a ces pures fictions qui n’empruntent pas toujours aux mots ni au hasard. Des œuvres qui frappent par la puissance de leur langage visuel : on pense aux sculptures de Michael Dean, aux performances de Lili Reynaud-Dewar, aux vidéos d’Ed Atkins. Puis on apprend au détour d’un article que Josef Strau « est un artiste qui écrit et un écrivain qui fait de l’art » . Dans l’œuvre de Strau le texte filtre souvent à travers ses installations lumineuses ou apparaît comme support de ces Icons, toiles aux tracés métalliques qu’il expose ici. On retient aussi Book and Muscle, le titre d’une œuvre de Michael Dean comme si le corps de la sculpture et celui du texte étaient à jamais liés. A body as public as a book can be, sous-titre de My Epidemic (2015) de Lili Reynaud-Dewar pourrait parfaitement décrire l’ensemble du corpus de l’artiste. Ses longs rideaux tachés d’encre vermillon évoquent un manuscrit qui se déroule à l’infini. Bunny Rogers expose des poupées ligotées à des souches d’arbres en céramique sur lesquelles reposent deux éditions uniques de ses Cunny Poems. Attention, aucune œuvre ne se doit d’être lue dans cette exposition. Le cerveau a deux hémisphères bien distincts, les artistes ici présents mènent tous une double vie. Henri Michaux « change de gare de triage » quand il passe de la poésie à la peinture. Pour Marcel Broodthaers et Pierre Klossowski, il semblerait que le mot soit venu avant l’image mais qui peut l’affirmer à leur place ? L’œuvre murale d’Ed Atkins conserve la violence sourde de ses vidéos, l’acuité de ses poèmes et se meut en réquisitoire intime : « Life is utterly miserable because of you personally ». The, A Novel, Robert Filliou (ca 1976) est une mise en abîme selon Filliou de ce qu’aimer la littérature veut dire. A portée de mains des œuvres de l’exposition, une étagère met à disposition les écrits et livres des artistes. De Giuseppe Penone, des recueils de poèmes sont placés non loin des Cocci (1979), œuvres en plâtre et terre cuite. Pure fiction à imaginer enfin, quand on regarde Always these dew raindrops and/never the storm/always a partial view (2015) de Win McCarthy, telle une virgule liquide représentant un autoportrait de l’artiste. » Julie Boukobza

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Ed Atkins (né à Oxford en 1982) a récemment exposé son travail au Stedelijk Museum à Amsterdam (2015), au Palais de Tokyo à Paris (2014) et à la Serpentine Gallery à Londres (2014). Il a également participé à l’exposition collective Co-Workers au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2015).

Marcel Broodthaers (Bruxelles, 1924 — Cologne, 1976). Le MoMA à New York vient de lui consacrer une exposition rétrospective majeure. En 2015 la Monnaie de Paris a présenté l’exposition Musée d’Art Moderne — Département des Aigles.

Michael Dean (né à Newcastle en 1977) est nommé pour le Turner Prize 2016. Une exposition personnelle vient de se terminer à la South London Gallery. Le Nasher Sculpture Center à Dallas, lui consacrera une exposition intitulée Sightings d’octobre 2016 à février 2017.

Robert Filliou (Sauve, 1926 — Les Eyzie-de-Tayac, 1987). Le M HKA à Anvers lui organisera une exposition rétrospective en octobre 2016. The Henry Moore Institute à Leeds a récemment présenté Robert Filliou: The Institute of Endless Possibilities (2013).

Pierre Klossowski (Paris, 1905 — Paris, 2001). Une des dernières expositions rétrospectives en date a été proposée par la Whitechapel Gallery à Londres (2006), le Museum Ludwig à Cologne et le Centre Pompidou à Paris (2007).

Henri Michaux (Namur, 1899 — Paris, 1984). En 1999 la Bibliothèque Nationale de France a célébré le centenaire de sa naissance à travers une exposition parcourant sa double pratique littéraire et artistique. Actuellement une exposition sur cette même thèmatique se tient à la Bibliotheca Wittockiana à Bruxelles.

Win McCarthy (né à Brooklyn en 1986) fait partie des artistes participant à l’exposition Mirror Cells au Whitney Museum of American Art à New York. Il a aussi participé à l’exposition collective Puddle, pothole, portal au SculptureCenter à New York (2014-2015).

Giuseppe Penone (né à Garessio en 1947) expose ses nouvelles œuvres jusqu’au 26 juin au MART à Rovereto en Italie. En juin il présentera de nouvelles sculptures aux Rijksmuseum gardens à Amsterdam. Deux expositions sont prévues dans les galeries Marian Goodman de Paris et de Londres début septembre 2016.

Bunny Rogers (née à Houston en 1990) présente son travail récent à la Foundation De 11 Lijnen en Belgique jusqu’au 16 juillet. En France elle a participé à l’exposition collective Co-Workers au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2015).

Lili Reynaud-Dewar (née à La Rochelle en 1975) est lauréate du 15e Prix Fondation d’entreprise Ricard. A la suite du New Museum à New York (2014) et du Centre National d’art contemporain Le Magasin à Grenoble (2015), le Kunstverein de Hambourg lui consacrera cette année une exposition personnelle.

Josef Strau (né à Vienne en 1957) a récemment exposé à The Secession à Vienne (2015) ainsi qu’à la Renaissance Society à Chicago (2014) et au Malmö Konsthall (2009).