Abraham Cruzvillegas, Jean-Luc Moulène, Melik Ohanian — Rhé
Exposition
Abraham Cruzvillegas, Jean-Luc Moulène, Melik Ohanian
Rhé
Passé : 23 janvier → 27 février 2021
Panta Rei signifie en grec : tout est fluide.
Rhé est une initiative artistique et amicale menée par plusieurs galeries internationales, dont l’objectif est de mettre en commun des projets abordant certains enjeux liés à l’Eau, sa disparition, ses débordements et sa valeur culturelle.
Du 23 janvier au 27 février 2021, la Galerie Chantal Crousel présente huit œuvres dont les récits révèlent la force de cet élément indispensable. Sous le titre Ichárhuta atonal en cientotreyntaidosavos de tono (para Luis González y González), Abraham Cruzvillegas a suspendu un canoë traditionnel — utilisé sur le lac de Pátzcuaro à Michoacán (à l’ouest du Mexique) — au dessus du sol, à une distance qui indique l’abaissement du niveau de l’eau indexé ces cinquante dernières années. Accrochée par deux couteaux au mur, une reproduction de carte postale ancienne représente le lac de Pátzcuaro à une période où la pêche, l’artisanat local et le tourisme prospéraient. Gracieux et à présent inutilisé, le filet en nylon interroge en outre la diminution des ressources alimentaires et de la pêche. Un billet de cinquante pesos (fac-similé) arborant un pêcheur dans son canoë, sur l’eau du lac, souligne l’importance autrefois nationale de cette activité, puis son déclin.
Avec les œuvres 04 11 11 1,5L eau — Documents: Produits de Palestine et Régulier, « dialoguant entre les préoccupations formelles et sociales »1, Jean-Luc Moulène évoque une matérialité éphémère de l’objet et le dialogue qu’elle maintient avec la vie, la nature et notamment avec le commerce et les produits de première nécessité. L’empreinte de l’activité humaine est directement liée à l’eau et à son extraction. L’eau est représentée dans ces photographies, tel un objet, leitmotiv de son travail. La photographie couleur de grand format intitulée Vanité — Saïda évoque un destin funeste. Elle est vectrice d’une réflexion sur la prise de conscience et les excès de l’Homme.
Shell de Melik Ohanian. Ce coquillage appelé cauri circule au VIIIème siècle sur le continent africain grâce aux caravanes de marchandises arabes. Celui-ci devient une monnaie d’échange pour le commerce, puis s’étend comme symbole de fertilité et de richesse sur le continent jusqu’à la fin du XIXème siècle. Les cauris poussent sur des roches isolées et des coraux morts. L’eau était leur environnement principal avant que la civilisation n’empiète sur leur habitat et leur valeur.
Rhé est le premier chapitre d’une série d’expositions et de projets uniques, en réponse à une crise globale auquel notre monde doit faire face, au-delà du consommable.
10% des ventes sur les œuvres seront reversées à une ONG qui œuvre pour le maintien de l’eau potable dans les régions exposées aux sécheresses.
1 Extrait de l’article de Caroline Hancock, “Jean-Luc Moulène : A Plasticien”, Afterall n°28, 2011, p. 25-33.
Horaires
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les samedis de 11h à 19h
Les artistes
- Jean Luc Moulène
- Melik Ohanian
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Abraham Cruzvillegas