Richard Woods — Harvest — Galerie Semiose — Exposition — Slash Paris

Passé : 24 juin → 12 août 2023

Pour son exposition à la galerie Semiose, intitulée Harvest, l’artiste britannique Richard Woods présente un ensemble d’assises et de tables basses dont les formes et les motifs imitent des souches d’arbres. Les couleurs de ces éléments de mobilier contaminent l’espace, déployés en une gigantesque peinture murale, réalisée par tamponnage de bois gravés. Les visiteurs de l’exposition se trouvent ainsi plongés dans un environnement immersif, saturé de motifs et de couleurs vives, œuvre d’un projet de menuiserie psychédélique.

Richard Woods, Harvest, 24 juin — 12 août 2023 © Semiose — Photo D.R.

Richard Woods transforme la surface de tout élément architectural ou mobilier en surface picturale : murs, sols, façades de maisons et de magasins, mêmes cours intérieures, ou encore tables, tabourets, commodes. Il applique sur tous ces supports ses motifs fétiches, inspirés d’un mur de brique, des lattes d’un parquet ou d’une tapisserie florale, par exemple. Les motifs familiers que Richard Woods choisit de reproduire, bien que d’inspiration naturelle, telles les veines d’un bois de parquet, sont toujours issus des sphères de l’architecture et de la décoration domestique. Une certaine nostalgie le pousse vers l’évocation des façades Tudor, des parquets de bois, des revêtements muraux de style Regency. Ces signes ornementaux, déjà nés de l’idéalisation d’un objet naturel, sont retravaillés par l’artiste au troisième degré, cette fois-ci dans des couleurs franches, voire criardes, et à une échelle démesurée.

Richard Woods, Harvest, 24 juin — 12 août 2023 © Semiose — Photo D.R.

Déclinée en mobilier ou installation, l’œuvre de Woods offre une saturation d’impressions et de couleurs qui immergent les visiteurs dans une réalité parallèle. Parcourir une exposition de Richard Woods est comme traverser un miroir, les sous-entendus inquiétants de la fiction carrollienne en moins : son œuvre est une célébration outrancière et joyeuse des imprimés qu’il retravaille, traversée par la nostalgie des époques qu’il évoque.