Shirin Aliabadi — Miss Hybrid — Galerie Thaddaeus Ropac Marais — Exposition — Slash Paris

Passé : 8 → 23 juin 2011

À travers Miss Hybrid, Shirin Aliabadi montre une facette du comportement contemporain des jeunes femmes iraniennes. Coquettes et féminines, elles ont naturellement absorbé les influences et lubies du monde moderne occidental.

Des jeunes filles voilées posent sur un fond noir, avec des perruques blondes, portant des lentilles de contact de couleur claire. Sur leur visage, emprunt tantôt d’audace, de fierté ou de mélancolie, on voit les stigmates de nouvelles coutumes contemporaines. Le sparadrap qu’elles portent sur le nez indique une récente chirurgie plastique, ce signe devient un « it-sticker », marqueur mode d’une génération qui cherche par tous les moyens à se transformer et à le montrer à tout prix. Cette opération est un signe extérieur d’une distinction sociale et il doit être vu.

Séduites par la diversité d’un monde consumériste et moderne, ces beautés outrées montrent bien le désir de s’écarter de la tradition pour glisser vers un système d’expression et représentation à l’occidentale. Les jeunes de Téhéran présentent un phénomène d’hybridation qui mêle leur culture populaire traditionnelle à des comportements américanisés, il faut composer un nouveau style de vie au rythme de la pop iranienne et des programmes télé diffusés sur MTV.

Shirin Aliabadi est inspirée par son entourage et son quotidien à Téhéran, c’est sur le pas de sa porte ou chez le coiffeur du quartier qu’elle trouve ses modèles. L’artiste explique qu’elle a choisi le contrepoint de l’humour et de la légèreté pour parler du voile, de la religion, de la condition de la femme en Orient et des transformations de son pays, trop souvent traités de façon austère et caricaturale.