Si je dis la verité personne ne me croira — Ghazel et les étudiants de l’ENSAPC — ENSAPC YGREC — Exposition — Slash Paris

Passé : 4 → 19 mai 2012

H est un sans papier afghan, qui n’a pas souhaité être présent lors de la performance proposée par Ghazel, car, dit-il, « si je dis la vérité, personne ne me croira ».

Accepter sans réserve l’impérieuse prérogative du réel est en effet une faculté humaine toute conditionnelle et provisoire. Rien de plus fragile que d’admettre la réalité : la tolérance à son égard est bien relative et peut être suspendue si le réel se montre trop pénible. « Un arrêt de perception met alors la conscience à l’abri de tout spectacle indésirable »¹. Pour empêcher cette suspension de la perception, H n’est pas venu.

Quelle est alors la responsabilité de l’artiste face à cet « arrêt de perception » ? Comment se situer, quelle est sa place, quelle forme user ?

D’origine iranienne, Ghazel a très vite « été amenée » dit-elle (comme s’il s’agissait d’une force intrinsèque) à aborder des sujets sociaux et politiques. Or, demande-t-elle, « qu’est-ce au juste que l’art politique et social au sens large du terme? ». Usant de l’humour comme d’une soupape pour soulever avec légèreté les interrogations liées à l’immigration et à l’exil, elle piétine au passage les clichés, tant occidentaux qu’orientaux.

L’exposition présente 3 vidéos de l’artiste : Home (stories), 2008, The portrait of the artist (2009), Road Movie (2010), ainsi qu’une installation de cartes postales.

Les étudiants, lors du workshop précédent l’exposition, réagiront à ces questions à travers leurs propres travaux.

¹ Clément Rosset, Le réel et son double, essai sur l’illusion, Folio essais, 1999