Stéphane Barbier Bouvet — Week-end

Exposition

Installations, sculpture, techniques mixtes

Stéphane Barbier Bouvet
Week-end

Passé : 20 février → 25 avril 2015

Habituée des zones frontalières, la galerie Salle Principale, poursuit son exploration des marges en invitant Stéphane Barbier Bouvet à nous emmener en week-end, prolongé par des jeux de déplacements multiples et variés.

Stéphane Barbier Bouvet conçoit les interventions et les objets qu’il produit, non pas de façon autonome, mais comme éléments d’une réponse formulée en regard d’une situation. Menés seul ou en collaboration, ses différents projets comme l’atelier BBB (« studio de design qui mène des projets autour / à propos d’objets industriels et fonctionnels… tout en essayant de faire le moins possible de produits finalisés », Kaiser-Kraft (un programme de constructions pour l’art, le design et l’architecture initié avec l’artiste Benjamin Valenza), l’espace d’exposition indépendant 1m3 à Lausanne jusqu’en 2014, l’enseignement (Hochschule für Künste à Bremen, Sandberg Instituut à Amsterdam…), mêlent sans distinction art et design et résistent par là même aux catégorisations entre ces disciplines.

Transversal et contextuel, son travail s’apparente à une recherche de formes qui pourraient naître presque spontanément de la combinaison idéale de leurs fonctions, leurs matériaux, leurs techniques et leurs coûts afin que chaque projet soit réalisé dans une économie de gestes et de moyens en accord avec la réalité dans laquelle il s’inscrit. Procédant selon ses termes d’une « esthétique de la banqueroute », Stéphane Barbier Bouvet combine ainsi sans hiérarchie le marbre et le béton, l’acier, le bois et le verre, objets trouvés et matériaux récupérés, qu’il traite à travers une série de gestes (plier, découper, assembler …) empruntés à la sculpture. De fait, qu’il produise des objets, conçoive des scénographies d’expositions (celle de Fun Palace au Centre Pompidou en 2010 ou des Swiss Design Awards au mudac de Lausanne en 2011), réalise du mobilier urbain (pour la ville d’Hyères en 2010) ou des installations au fonctionnalisme polysémique dans des expositions (Une Préface au Plateau / Frac Ile-de-France, Paris en 2013, La Vie Matérielle, Fondation Ricard, Paris en 2013, Full HD retrospective, Swiss Art Awards, Basel en 2014), sa démarche, liée à la notion de commande, s’inscrit dans un système décloisonné appliquant une méthodologie du design aux différents champs dans lesquels il intervient. Une pratique de l’entre-deux faite de déplacements où, si les objets produits demeurent fonctionnels et se répondent dans un environnement, ils jouent d’une ambigüité, ou plutôt d’un équilibre, entre leur fonctionnalité annoncée et le caractère sculptural que peut leur attribuer le dispositif dans lequel ils se trouvent, soulevant la question de leur mise en exposition, de son écologie et de ses outils.

Utilisant le design comme langage pour questionner tout à la fois les codes de l’art et les valeurs traditionnellement associées aux objets industriels, la démarche de Stéphane Barbier Bouvet tend à sortir les objets et les œuvres de leur perspective historique et du cadre commercial dans lesquels ils sont enfermés. Davantage que leur finalité, c’est ainsi leurs alentours et leurs potentiels, l’économie et le processus dans lesquels ils s’inscrivent, l’expérience qu’ils génèrent qui préoccupent Stéphane Barbier Bouvet. Entre design critique et critique du design, entre production industrielle et pièces uniques dont la désinvolture do it yourself semble contredite par l’attention portée aux détails, son travail peut se lire comme une fabrique critique et jouissive de formes, de pensées et de leur mise en exposition.

Conçue dans la lignée de deux expositions récentes, Hotspot (2015) au NICC à Bruxelles et Frapuccino (2014) à la galerie Truth and Consequences à Genève, sa première exposition à la galerie Salle Principale propose une situation constituée d’objets évoquant une aire d’autoroute (tables de pique-nique en acier, panneaux lumineux …) dont la fonction vient être perturbée par leur exposition dans le monde de l’art. Proposant une réflexion sur le fonctionnalisme et le décor, la valeur d’usage et celle de l’exposition, Stéphane Barbier Bouvet déjoue les conventions et les grilles de lecture habituelles que l’on pourrait assigner à ces objets dans un rapport distancé et non dénué d’humour aux standards et aux politiques utilitaristes contemporaines qui conditionnent notre environnement.

Yoann Gourmel, février 2015
19 Paris 19 Zoom in 19 Paris 19 Zoom out

28, rue de Thionville

75019 Paris

T. 33 9 72 30 98 70

www.salleprincipale.com

Crimée
Ourcq

Horaires

Du mercredi au vendredi de 14h à 19h
Les samedis de 11h à 19h

Abo original

L’artiste

  • Stéphane Barbier Bouvet