Superstructures — Le 6b — Exposition — Slash Paris

Passé : 16 → 23 février 2014

Portant sur les enjeux et défis relevés pour s’affranchir de l’apesanteur et de l’inertie, cette exposition est pensée à l’image des ouvrages d’architecture ou de ces grands navires que l’on nomme superstructures.

Utilisé au singulier, superstructure est un terme qui définit l’ordre moral religieux et artistique de la société : le pouvoir symbolique en général.

Quels points de vue sont mis en place par les artistes pour échapper aux forces qui le déterminent, quels ressorts pour de nouveaux points d’appui ? Comment les productions plastiques atteignent-elles un seuil de visibilité par la mise en évidence d’un système ? Le choix des œuvres s’articule selon les notions de construction, d’équilibre des forces, de structures et d’implication symbolique, pour une pensée en acte.

L’installation de Florence Girardeau met en place l’interférence de trois sources audiovisuelles. Cet agencement s’intéresse à la possibilité d’adaptation d’un individu à un système construit et logique donné. Conçus par Cédric Landivaux, deux capots au design convexe de véhicule aérien tendent dans l’espace une arche customisée. Ce pont spatio-temporel marque le contrepoint des recherches récentes de Cyril Aboucaya, une série de vestiges archéologiques exhumés, miroir pétrifié de notre société.

Pétrifiés, de même, les résidus de chantier de Nadia Agnolet sont transfigurés en sculptures minérales baroques aux couleurs suaves. L’utilisation de matériaux bruts se retrouve chez Laurent Dibiase. Sa proposition utilise les modulations de fréquence sinusoïdale selon leurs capacités thérapeutiques.

Julie Fruchon articule le dessin en trois dimensions, figurant ici un cornet de frites géant. Un certain rapport aux objets de notre société, tangible également dans le diptyque de Benjamin Bruneau, qui se joue de la différence entre une scène mythologique et un mur de briques.

Evidées de leur savoir, les bibliothèques de Julien Pelloux nous rappellent à l’apparat et à l’ameublement de notre quotidien. Au même titre que les tableaux reliefs d’Edgar Guilmoto, bricolages pop méticuleux, critique excentrique d’une modernité structurale.

Chaque œuvre est conçue comme une entité auto-réflexive qui engage le visiteur à traverser les apparences des matériaux proposés.