Ténébr(o), Jérôme Poret — Avec Variations autour du ténébrisme et Wirken de Florence Giroud — Micro Onde — Centre d’art contemporain de l’Onde — Exposition — Slash Paris

Passé : 22 janvier → 20 mars 2011

Ténébr(o), Jérôme Poret

L’exposition personnelle de Jérôme Poret, Tenebr(o), consiste en une réactualisation des Leçons de Ténèbres.

Il en reconstitue la dramaturgie, conformément à son modus operandi, qui consiste à « appréhender l’architecture comme une structure amplificatrice et émettrice d’un environnement social et artistique donné ».

Au travers d’une mise en scène dépouillée de l’espace d’exposition, l’artiste réinvestit les éléments classiques de ce spectacle à la limite du profane et du sacré (rideaux, bougie, lumières, musiques), et réorchestre une véritable dramaturgie à la mesure de l’espace local, géographique et culturel (le complexe culturel, la ville de Vélizy-Villacoublay). Comme si les cercles concentriques que représentent le bâtiment, la ville, et leur histoire se retrouvaient réunis dans le même espace d’exposition à la faveur d’une réinterprétation ténébriste, mêlant culture savante et populaire, expérience immédiate et partage d’érudition.

Wirken, Florence Giroud

A l’invitation de Jérôme Poret, Florence Giroud investit la Boîte, espace expérimental accueillant les projets de jeunes artistes et propose trois interventions : un wall painting, un ensemble de sérigraphies et une installation. Un même univers, noir et blanc, nocturne, décliné sous trois formes. Autant d’étapes d’un même geste, ou bien trois gestes qui se suivent, qui présentent les occasions d’explorer une même tonalité et d’affirmer un même souci : nos actions transforment et continuent le monde.

Variations, autour du Ténébrisme

A l’expérience en acte du ténébrisme de Jérôme Poret et de Florence Giroud, un accrochage de dessins et peintures donne un aperçu des formes du ténébrisme dans la création contemporaine. Les œuvres et artistes présentés partagent juste une tonalité qui peut précisément prendre sens par un recours aux potentialités imaginaires et référencielles de l’obscurité : Martine Aballéa, Gilles Berquet, Rebecca Bournigault, Karl Holmqvist, Mïrka Lugosi, Michael & Florian Quistrebert, Anne Laure Sacriste, Julien Sirjacq et Jean-Luc Verna.

Alors peut-être le registre de l’obscurité n’est-il pas tant celui de la noirceur morale et du funèbre comme on le considèrerait trop rapidement, mais l’expression d’une clarté paradoxale qui assumerait son romantisme, prendrait acte de ses significations parallèles, affirmerait que la frontière entre visible et invisible n’est pas à ce point figée, que l’on ne pourrait pas penser son déplacement.