Thierry Cauwet — Tableaux vivants
Exposition
Thierry Cauwet
Tableaux vivants
Passé : 8 juin → 15 juillet 2016
D’une façon générale, l’art de la performance, relayé par la vidéo, a été un des derniers avatars du ready-made : mettre le corps vrai, réel, à la place de la figure représentée, Thierry Cauwet est parti de cette évidence qu’il n’y avait pas, en fait, de pire illusion que ce réel là.
Il cite Malraux : « le monde de » l’art est irréductible à celui du réel », et Sollers : « Tout étant signes et ces signes nous forçant à penser, nous devons, si nous voulons penser, agir précisément ces signes. » Cherchant à remonter l’histoire d’une chute, Cauwet renverse la proposition selon laquelle « le verbe s’est fait chair » et tente que la chair se fasse verbe.
Dans ces premières performance-vidéo, l’artiste s’est en quelque sorte débarrassé de tout le fatras mythologique et de tout le psychologisme régressif induit par l’étude de cette « lisière » entre l’intérieur et l’extérieur, la vie et la mort, le sacré et le profane, la nature et la culture… On le voit, corps désincarné, peint en blanc, s’empêtrer dans un parc à enfant, mimer un accouchement ou encore, corps blanc muni d’une tête de chien noir, face à une femme, corps noir muni d’une tête d’ibis blanche, échangeant avec elle gestes et espace (une moitié de l’écran est noir, l’autre blanc). La dureté du contraste vient heurter de front cet ambiguïté indécidable de l’homme-animal ou de l’homme-femme.
Dans les travaux pus récents comme celui intitulé « rouge, jaune, bleu », l’artiste parvient à une articulation plus complexe du modèle et de l’image qui le subordonne moins à ses références iconographiques. Des garçons et des filles, le corps entièrement habillé et maquillé de jaune, de rouge ou de bleu, sont couchés et glissent dans des poses plus ou moins désarticulées sur des bandes de tissu teint dans les mêmes couleurs. Ce qui est le plus troublant, c’est de voir à quel point, en jouant sur le point de vue de l’objectif et sur l’effet optique des couleurs, Thierry Cauwet parvient à recréer l’espace de certaines gravures ancienne comme l’Apocalypse de Saint Sever par exemple ou de peintures mozarabes où le corps humain est représenté flottant, tournoyant, cadavres parfois morcelés, sans consistance et comme propulsés dans un espace dépourvu de sens. En quelque sorte la réalisation de Cauwet montre le corps des vivants à travers le vide qu’ils ouvrent dans le monde.
Thierry Cauwet a été influencé par Yves Klein. Mais il s’adresse ainsi à lui pour s’en démarquer: « Tes empreintes sont des empreintes de corps pleins, des corps de femmes. Les miennes sont des trouées d’espace dans l’infinie matière. Elles sont le corps d’un homme. »
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Vernissage Mercredi 8 juin 2016 18:00 → 21:00
Horaires
de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
La galerie est temporairement fermée jusqu’en septembre.
L’artiste
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Thierry Cauwet