Uncoupdedés.net — La Maison des Arts Georges Pompidou

Evénement

Techniques mixtes

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La Maison des Arts Georges Pompidou

Passé : 16 février 2013 → 19 février 2014

La Maison des Arts Georges Pompidou à Cajarc joue le renversement avec David Evrard et Guillaume Pinard

Personne n’échappe à l’art, mais comment conjuguer une aspiration ésotérique avec le devoir du missionnaire ?

Centre d’art et résidence d’artistes au cœur d’un territoire rural, la Maison des Arts Georges Pompidou place la relation du public à l’art et aux artistes au cœur de ses enjeux. Elle demande à deux artistes d’en débattre, renversant le dispositif habituel du spectacle de l’art. David Evrard et Guillaume Pinard devisent à bâtons rompus et évoquent successivement leur relation au spectateur en tant qu’artistes et leur expérience à l’art en tant que spectateurs. Ce déplacement de perspective invite à une pensée inventive et à une expérimentation pour tous les amateurs et « braconneurs ».

Centre d’art et résidence d’artistes au cœur d’un territoire rural, la Maison des Arts Georges Pompidou place la relation du public à l’art et aux artistes au cœur de ses enjeux. Elle demande à deux artistes d’en débattre, renversant le dispositif habituel du spectacle de l’art. David Evrard et Guillaume Pinard devisent à bâtons rompus et évoquent successivement leur relation au spectateur en tant qu’artistes et leur expérience à l’art en tant que spectateurs. Ce déplacement de perspective invite à une pensée inventive et à une expérimentation pour tous les amateurs et « braconneurs ».

24 octobre 2012 09:29:02

« Cher Guillaume,

(…) Je me rends compte de deux choses, la première, que j’aime assez être flatté, que les gens disent qu’ils aiment ce que je fais, je trouve ça super, en général. Et en parallèle, j’aime me dire que j’avance dans un truc si nébuleux que je ne saurais, là dedans, faire quelque concession que ce soit. Ni l’un, ni l’autre ne sont vrais. (…)

Une de mes plus fameuses expériences d’un « public large » était à Fiac, ce village qui fait de son exposition annuelle sa fête, le vernissage est un bal aux lampions, on expose chez les habitants. En 4 jours, plus de 3000 personnes sont passées. Tout le monde passait : les chasseurs, puis les curés, puis les fermiers, puis les vieux, puis les pros, puis les jeunes, etc… et personne ne rechignait à l’idée de se poser devant cet espèce de western faussement paranoïaque que j’avais fait avec les gens de la ferme où j’étais accueilli. A la même époque, un sociologue, me disait que « les gens » comme catégorie sociale était une invention politique extrêmement récente. Un truc populiste qui remonterait à l’entre-deux-guerres. Un genre de marketing pour supplanter la notion de «  peuple  », trop à gauche. Je me demande même si ce n’est pas sous Pétain. Et « le public » en est une suite. (…) »

David Evrard

25 octobre 2012 00:09:28

« Bonsoir David,

Comme artiste, je ne sais jamais quoi faire des compliments. Ça me donne toujours l’impression d’être un garagiste qui a correctement changé les plaquettes d’une Picasso. Ça me fout mal à l’aise. (…) Dans mon travail je n’attends rien du public comme masse, comme peuple ou groupe. J’ai l’impression de pisser continuellement dans un violon avec l’espoir que l’instrument finira par sonner et réveiller quelqu’un qui se sentira concerné par la mélodie au point de faire savoir que je fais peut-être de la musique. « Un art sans destinataire », c’était ça : travailler pour un rapport privé et quasi exclusif avec une personne inconnue, non profilée, qui se déclarera (ou pas) concernée par l’aventure et inventera une histoire pour faire savoir que je fais quelque chose plutôt que rien. Une galerie peut accepter cette ambition si ses collectionneurs ont l’oreille musicale, supporter la dissonance sous les applaudissements. Elle peut aussi virer l’instrumentiste si la cacophonie repousse les deniers. (…) »

Guillaume Pinard

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