Vanessa Winship — She dances on Jackson
Exposition
Vanessa Winship
She dances on Jackson
Passé : 15 mai → 28 juillet 2013
« Pour moi la photographie est comme un processus d’alphabétisation, un cheminement par lequel je comprends que la vie ne nous est pas offerte sous la forme d’un récit parfaitement structuré. »
Cette remarque de Vanessa Winship, photographe anglaise née en 1960, donne sans doute les clés — s’il en est — de l’approche extrêmement intime qui est la sienne. Photographier l’Amérique, la persistance du rêve américain, un défi que l’auteur décide d’entreprendre à l’automne 2011, après avoir reçu le prix Henri Cartier-Bresson pour ce projet. Il faut donc pour cela trouver le vocabulaire et les phrases qui en découlent. Il lui faut ouvrir les yeux et les oreilles, devenir perméable, tout en véhiculant sa propre histoire — douloureuse à cette période.
Il est intéressant de noter que le seul court texte qui introduit le travail est un récit par l’auteur d’une scène extrêmement visuelle et précise, qu’elle ne photographie pas. Pour le lecteur, ce voyage débute par une photo manquée, par un moment magique, She dances on Jackson où le vécu a pris le pas sur la distance et le contrôle nécessaire à une photographie en grand format.
Très vite, au cours de ses longs séjours dans les Balkans où elle a vécu près de 10 ans, Winship a laissé de côté l’approche d’observatrice « à la sauvette » pour privilégier la frontalité des portraits. Son ouvrage _Sweet Nothings_ proposait une série de visages d’écolières anatoliennes en uniforme, posant avec une simplicité grave et juste.
Pendant plus d’un an, la lauréate du prix HCB a donc sillonné le territoire américain de la Californie à la Virginie et du Nouveau-Mexique au Montana.
Parfois à la poursuite d’un vol de grues du Canada — les oiseaux dont on a trouvé les traces les plus anciennes sur la terre — parfois traquant désespérément une âme qui vive dans ces zones urbaines où personne ne se déplace plus à pied, l’artiste cherche à comprendre comment s’articule le lien entre un territoire et une personne :
« Il y a quelque chose d’extrêmement beau et dérangeant à propos de l’Amérique, … cette profonde solitude, cette mélancolie inévitable générée par la quête du rêve américain ».
Elle préfère le Noir et Blanc, qui s’est imposé rapidement. Moins réaliste, il lui permet de jouer davantage avec le temps, celui de l’histoire, de la mémoire et celui du présent ; elle aime écouter en cachette les conversations banales, les mots inhabituels sont des passeurs indispensables :
« Ce travail est un chapitre, une citation d’Amérique à un moment précis de son histoire et aussi de la mienne. »
Horaires
Tous les jours sauf le lundi de 11h à 19h
Tarifs
Plein tarif 9 € — Tarif réduit 5 €
Gratuit pour les Amis de la Fondation.
L’artiste
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Vanessa Winship