William S. Burroughs
Exposition
William S. Burroughs
Passé : 4 juin → 23 juillet 2016
FOR THE ANGEL OF DEATH SPREADS HIS WINGS
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La galerie Semiose présente la première exposition parisienne de William S. Burroughs depuis 1992, rassemblant un ensemble rare de peintures et de dessins.
Figure majeure de la littérature du XXe siècle et génial inventeur de la technique du cut-up, William S. Burroughs (1914-1997) s’est taillé un costume d’icône de la contre-culture américaine dont le rayonnement s’est exercé bien au-delà du monde littéraire. Peu savent qu’il a aussi consacré les quinze dernières années de sa vie presque exclusivement à la peinture. Initié aux arts visuels par Brion Gysin, avec lequel il partage une production intensive de collages dès 1963, c’est pourtant à Lawrence dans le Kansas où il se fixe à partir de 1982, qu’il débute des expérimentations plastiques tout azimut. Ses premières peintures de tirs de carabine le stupéfient et il prolonge cette exaltation dans des combine paintings où se télescopent collage, pochoir, dessin à l’encre, spray et peinture fluo.
Fidèle à sa pensée non-conformiste, Burroughs s’affranchit de toute tradition ou règle préétablie, corrompant les moyens et les formats habituels de la peinture. En autodidacte désinhibé, il se sert de ventouses ou de champignons pour pinceaux et se saisit de chemises en carton ou de portes comme supports ; ces trouvailles lui permettent de ré-évaluer continuellement les chances offertes par le quotidien. Réutilisant les mêmes formes découpées d’un tableau à l’autre, photographiant des détails de ses peintures puis les collant sur les suivantes, insérant comme un leitmotiv des images de lémuriens, chats, aliens, les œuvres fixent ses rengaines obsessionnelles, amplifiées par la variation dans la répétition.
Comme le souligne le réalisateur John Waters, « Burroughs réalisait tout ce qui se trouvait dans ses romans, mais sur des toiles, exposées dans des galeries d’art. Sa peinture est une extension logique de ce qu’il a toujours fait. » Œuvres automatiques, processus aléatoires, matériaux trouvés, calligraphies cryptées, la pratique de l’artiste est traversée par la pensée chamanique, poreuse aux mondes invisibles et magiques. En ce sens, sa peinture est opérante, elle se charge de sens et de messages prophétiques, qui se révèlent à celui qui accepte de franchir le point d’entrée. L’un de ses crédos est « Let the picture look at you », laissez le tableau vous regarder. William S. Burroughs, s’abîmant dans la contemplation dans et à travers la peinture, était le premier ébloui par les surgissements de figures dans ses abstractions, attentif aux accidents de simultanéité. « Impossible de dire s’il devance son œuvre ou si elle le pourchasse » remarque à son propos Rosine Buhler, qui organisa sa première exposition à Paris en 1990.
L’œuvre de William S. Burroughs se situe à la confluence d’une avant-garde historique, qu’il a côtoyée à Paris dès les années 1950, en la figure de Marcel Duchamp notamment, et d’une pensée ésotérique héritée de Castaneda, d’autre part. Outre la filiation évidente à Gysin — dont Burroughs prolonge l’œuvre à travers l’emploi de l’encre et la peinture gestuelle –, les dessins d’Henri Michaux — que Burroughs approvisionnait en mescaline –, l’expressionnisme américain et la peinture abstraite la plus contemporaine fournissent de bons parangons aux œuvres de Burroughs. Même retiré dans le Kansas, il a multiplié les collaborations avec d’autres artistes — Robert Rauschenberg, Keith Haring, John Giorno ou Philip Taaffe entre autres — et exercé son magnétisme dans le cinéma et l’opéra, aux côtés de Laurie Anderson, Robert Wilson, Tom Waits et David Cronenberg.
Ses œuvres ont fait l’objet d’une rétrospective au LACMA, de son vivant en 1996, puis au ZKM de Karlsruhe en 2012 et à la Photographer’s Gallery de Londres en 2014, entre autres. Vingt après sa disparition, les œuvres picturales de Burroughs sont pratiquement inédites en France, alors même que sa pensée esthétique s’est formée à Paris. L’exposition à venir à la galerie Semiose réunit un ensemble emblématique de sa production, aux multiples registres : grands panneaux de bois troués à la carabine et aspergés de peinture, motifs de grilles sprayés sur le papier et rehaussés de pochoirs en négatif, collages d’images, calligraphies à l’encre sur chemises cartonnées, ainsi que deux dessins, exceptionnels par leur référence exprès à la figure.
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Au Centre Pompidou se tient simultanément la grande manifestation Beat Generation (22 juin — 3 octobre 2016) qui ravive le souvenir sulfureux d’une génération guidée par l’invention stylistique et le renversement des normes établies, et dont William S. Burroughs fut l’un des promoteurs les plus décisifs.
À cette occasion, le premier numéro de la revue Pleased to meet you sera consacré à l’œuvre de William S. Burroughs.
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Vernissage Samedi 4 juin 2016 11:00 → 21:00
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Et sur rendez-vous
Programme de ce lieu
L’artiste
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William S. Burroughs