Collège des Bernardins
Au XIIe siècle, une révolution intellectuelle secoue l’Europe. Les monastères, jusqu’alors principaux centres intellectuels, cèdent peu à peu le pas aux Universités nouvellement créées dans les grandes villes : Bologne, puis Paris, Oxford, Cambridge, Heidelberg… Pour l’Église, il apparaît indispensable d’accompagner ce déplacement du centre de gravité du savoir vers les villes. Dans une bulle de 1245, le pape Innocent IV encourage vivement les cisterciens à aller faire des études à Paris, siège de la deuxième plus ancienne Université, pour y étudier la théologie et transmettre ensuite leur enseignement à leurs confrères.
C’est à un moine d’origine anglaise, Etienne de Lexington, abbé de Clairvaux, que revient de créer en 1245 le Collège Saint-Bernard, bientôt désigné comme Collège des Bernardins, pour servir de lieu d’étude et de recherche au cœur de la pensée chrétienne.
Prévu à l’origine pour accueillir une vingtaine d’étudiants, le Collège des Bernardins formera entre le XIIIe et le XVe siècle plusieurs milliers de jeunes moines cisterciens, l’élite de leur ordre, venus du Nord de la France, de Flandre, d’Allemagne et d’Europe centrale pour étudier la théologie et la philosophie. Ces étudiants jouèrent un rôle illustre dans l’histoire de l’Église médiévale : Jacques Fournier, ancien étudiant du Collège, reçu docteur en théologie vers 1314, sera plus connu sous le nom de Benoît XII, pape en Avignon de 1334 à 1342.
Pendant plus de quatre siècles, le Collège des Bernardins, contribuera au rayonnement intellectuel de la ville et de l’Université de Paris.
À la Révolution Française, le Collège des Bernardins est vendu comme bien national. Devenu prison pour les galériens, il est bientôt relégué comme entrepôt, puis sert brièvement à nouveau d’école pour les Frères des écoles chrétiennes, avant de devenir, à partir de 1845 et jusqu’à une date très récente, une caserne de pompiers, puis un internat pour l’École de police. Une chance, pour ce bâtiment à la vocation collégiale oubliée, car il fut sinon respecté, du moins occupé et entretenu ou presque jusqu’à la veille du chantier.
Aujourd’hui, le Collège des Bernardins, est prêt à renouer avec sa vocation initiale sous l’impulsion du diocèse de Paris.
Bâtiment jugé d’intérêt national, le Collège des Bernardins constitue l’un des plus vastes édifices médiévaux parisiens avec ses 5000 m² de surface.
Au fil des siècles, incidents et transformations ont affaibli le bâtiment construit en 1245. Au moment de son acquisition par le diocèse de Paris, il menace ruine et son ouverture au public exige des aménagements importants. C’est un double chantier qu’entreprennent conjointement en 2004 l’Architecte en Chef des Monuments Historiques, Hervé Baptiste et l’architecte Jean-Michel Wilmotte. En juin 2010, en récompense d’une restauration exemplaire, le Collège des Bernardins reçoit le Prix du Patrimoine culturel de l’Union Européenne / Concours Europa Nostra, dans la catégorie “Conservation”.
Une place importante est donnée à l’expression artistique au Collège des Bernardins (arts plastiques, musique, arts vivants…). L’art contemporain est privilégié au regard du patrimoine artistique, en permettant — chaque fois que cela est possible — une rencontre du public avec les créateurs ou les interprètes, car l’art révèle à l’Homme ce que les mots ne peuvent dire et qui jaillit de la sensibilité créatrice des artistes. Il explore les profondeurs de l’âme humaine. Il exprime la condition de l’Homme et les interrogations et les attentes de son époque.
Horaires
Tous les jours sauf le dimanche de 10h à 18h
Dimanche et jours fériés de 14h à 18h
Tarifs
Accès libre