Galerie Da-End
Da End : cabinet des merveilles, demeure des esthètes.
Ce qu’on apprécie généralement dans une galerie d’art aujourd’hui — outre la qualité des artistes présentés — c’est la sobriété de l’architecture et la neutralité de l’espace. Il est donc rare que celles-ci fassent aussi forte impression que les œuvres qui y sont exposées.
C’est pourtant l’expérience troublante que l’on peut faire en franchissant le seuil de la galerie Da-End qui vient d’ouvrir ses portes cet été à Saint-Germain des Prés. Trois salles, des couloirs, des alcoves, quelques lutrins et chevalets, des jeux d’ombres et de lumière, des murs aux couleurs riches et profondes… C’est un écrin, un espace « à mi-chemin entre le cabinet de curiosité et quelque demeure secrète », dixit les galeristes, le photographe Satoshi Saikusa et sa compagne Diem Quynh. Antichambre d’une fumerie d’opium ou boudoir des plaisirs et supplices délicieux ; c’est comme si l’esprit des symbolistes et des décadentistes — Huysmans en tête — avait enfin retrouvé un lieu où séjourner à Paris. Une demeure « à rebours » où flottent alentour des œuvres d’aujourd’hui — les nimbant de leur éclat —, l’esprit de Verlaine, de Baudelaire, de Nerval, de Poe et de Mallarmé. Da-End signifie ovale en japonais ; un terme évoquant le monde intra-utérin, les fantasmes et les cauchemars, la jouissance comme la souffrance.
Curiosa, Naturalia, Exotica, Scientifica : c’est aussi, par-delà les frontières de l’art, le point de départ d’une quête : celle du rare, du bizarre et du précieux. Da End est un endroit anachronique et merveilleux : un lieu ténébreux où poussent des fleurs vénéneuses, une serre chaude où s’exhalent des parfums capiteux.
Horaires
Du mardi au jeudi de 14h à 19h
Les vendredis et samedis de 11h à 19h