Galerie Kamel Mennour
Là, s’élève une splendeur architecturale, l’hôtel de la Vieuville où, au XVIIIème siècle, se tenait l’un des plus prestigieux « salons » parisiens, celui de « la correspondance générale pour les sciences et les arts », et qui au XXe siècle, accueillait la librairie de Jean-Jacques Magis, l’un des hauts lieux de la bibliophilie parisienne. Et c’est justement ce lieu de l’écrit et de la mémoire, entre cour pavée et jardin, que Kamel Mennour transforme en un espace dédié à l’art et la recherche, avec un travail tout en douceur opéré par les architectes Aldric Beckmann et Françoise N’Thépé.
Dix ans et une trajectoire sans faille. Car il s’agit bien d’un itinéraire. Celui de Kamel Mennour et de son regard singulier : l’œil aux aguets, l’œil qui travaille, l’œil comme métier…
1999
Ouverture de la galerie, rue Mazarine. Petit espace et grand noms. La photographie pour commencer avec Nobuyoshi Araki, Larry Clark, Annie Leibovitz, Pierre Molinier, Stephen Shore… et la complicité des meilleures plumes, Germano Celant et Susan Sontag pour servir une politique éditoriale de qualité. Exposer, montrer, partager avant toute chose. Et puis, au fil du temps, élargir encore et toujours le propos, prendre des risques, intervenir très en amont, accompagner les projets, produire, quelles que soient la complexité, la difficulté, la nature, l’extra-territorialité du projet.
2007
Ouverture de la galerie rue Saint-André des Arts avec, nouvel espace oblige, un élargissement du spectre. Dès l’inauguration, Daniel Buren, rapidement suivi par Claude Lévêque, Tadashi Kawamata… et mise en place d’une politique de production ambitieuse au grand large : à Bâle, Miami, New York, Paris.
Glissements progressifs du plaisir, en quelque sorte… Mêler les générations, les tempéraments, les registres, les supports. Et toujours le même enthousiasme, le même engagement, la même exigence, la même rigueur. Dix années bien remplies, d’une diversité, d’une pluralité extrêmes. Et qu’il s’agit aujourd’hui de résumer. Tant de rencontres, de complicités, d’amitiés, d’aventures partagées à raconter en si peu de temps et si peu d’espace, de la rue Mazarine à la rue Saint-André des Arts. Que montrer, que dire, qui mêle, au moyen de pièces d’exception, tant de tempéraments singuliers exprimés par la photo, la video, la peinture, la sculpture, l’installation.
Organiser un parcours de repères qui les fera se croiser, générations et écritures entremêlées : ceux des origines — Nobuyoshi Araki, Roger Ballen, Pierre Molinier — ceux d’ici — Marie Bovo, Daniel Buren, Yona Friedman, Camille Henrot, Claude Lévêque, Pierre Malphettes, François Morellet, Djamel Tatah — ceux venus d’ailleurs et de partout — Latifa Echakhch, Dario Escobar, Alberto Garcia-Alix, Alfredo Jaar, Tadashi Kawamata, Sigalit Landau, Daido Moriyama, Zineb Sedira, Miri Segal, Huang Yong Ping, Shen Yuan.
Bref, tous ceux et celles avec lesquels Kamel Mennour a, en l’espace de dix ans, édifié mieux qu’une galerie, plus qu’un lieu de recherche, d’expérimentation et de production, une œuvre commune.
47, rue Saint-André des arts
6, rue du Pont de Lodi
75006 Paris
T. 01 56 24 03 63 — F. 01 40 46 80 20
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h