Brian Hubble — À propos — Slash Paris

J’ai récemment tenu une séance d’autographes, et signé et négocié la vente de feuilles de papier vierges. Le langage et les rituels qui régissent le monde de l’art deviennent ainsi partie intégrante de cette performance, contribuant à lui donner tout son sens. Mon travail conteste les mythes contemporains qui entourent ce système. Je prétends que briser ces illusions n’en diminuera en rien la magie.

En même temps, mon travail admet qu’il ne peut y avoir de premier plan artistique sans un arrière plan contextuel. Par divers médias, j’étudie cette structure avec mes propres moyens de production, ainsi que l’espace dans lequel les valeurs d’échange et d’esthétique se croisent. C’est ce système de relations qui m’a amené à aligner des carreaux pris sur les sols extra-territoriaux des Nations-Unies, sur le sol d’une galerie, et de le nommer « No Mans land ». Les spectateurs étaient invités à marcher dessus et à ressentir le sentiment d’être nulle-part. Ces gestes figés et ces objets oscillent entre intégrité et apparence, l’arbitraire et l’officiel. Placebos et récits s’enracinent.

L’interaction entre les mythologies et l’influence du contexte dans la perception, se reflète dans mon œuvre et y révèle une authenticité plus étrange que jamais. Cela me permet de transmettre quelque chose qui soit proche des impulsions qui me poussent à constamment évoluer. Peter Land explique : « Je pense que mon travail artistique est un instrument dans ma quête pour trouver un sens valable à mon existence. Cependant, les structures éthiques que j’essaie de créer autour de moi deviennent invalides, ou sont inopérantes, lorsque mon idée du sens change ou est en cours de changement. Mon sens de la réalité s’effondre, et doit être reconstruit sur ​​une base continue ».

Le questionnement du sens, du système, et du contexte est ce qui motive ma démarche. Construire l’artifice, infléchi par une touche caustique mais ludique d’anarchie et d’alchimie, n’est qu’une partie de la stratégie.

— Brian Hubble