Carolee Schneemann
Carolee Schneemann est née et a grandi à Fox Chase, Pennsylvanie. Elle commence à dessiner à un jeune âge et cite cela comme une prémonition précoce sur sa future carrière. Étant jeune femme, sa visite du Musée d’Art de Philadelphie lui fait ressentir un lien fort avec l’art.
Elle est la première femme de sa famille à aller à l’université et reçoit une bourse complète à Bard, où elle obtient une licence d’arts. Pendant ses années à Bard, elle étudie la peinture à l’Université Columbia, et y elle rencontre son premier mari, James Tenney, compositeur de musique expérimentale. Carolee Scheenmann obtient sa maîtrise de l’Université de l’Illinois en 1962 et elle et Tenney retournent à New York.
Au début de sa carrière, Schneemann se concentre sur la peinture dans un style expressionniste abstrait. Elle produit beaucoup d’œuvres, mais décide que l’expressionnisme abstrait était un club de garçon et le pinceau lui-même était trop « phallique ». L’artiste devient membre d’un cercle d’avant-garde d’artistes, d’écrivains et de musiciens à New York, s’associant à Allan Kaprow, Claes Oldenburg, George Brecht et Robert Morris.
Elle visite également l’usine d’Andy Warhol, rencontre Marcel Duchamp et passe du temps avec Joseph Cornell. Son émergence artistique à New York est marquée par une fête qu’elle lance dans son loft de Manhattan où elle a invité tous les artistes qu’elle avait rencontrés. La jeune femme l’appele sa « fête de débutante », et celle-ci s’est terminée par des trous brisés dans ses murs et le mot « rats » peint à divers endroits dans le loft.
En 1962, Schneemann commence un partenariat de trois ans avec le Judson Dance Theater, un point focal pour la performance d’avant-garde, la danse et la production théâtrale à Greenwich Village. Elle participe également à des spectacles coordonnés par Kaprow, Oldenburg et Morris. Ces collaborations sont le catalyseur de sa transition vers l’art de la performance et d’autres médias, et en 1963, elle commence à expérimenter ce qu’elle a appelé le « théâtre cinétique », une combinaison de performance et d’art d’installation.
Schneemann crée des performances d’inspiration viscérale dans les années 1960 et 1970, mais aussi plongé dans le collage, les assemblages, le cinéma et la photographie. Souvent, ses idées pour son travail proviennent de rêves, trouvant l’inspiration dans les séquences d’images et de sons dans le fonctionnement nocturne inconscient de son esprit. Elle se délecte de défier les tabous sociaux dans son travail et se lance à faire tomber, « les lignes électriques territoriales psychiques par lesquelles les femmes étaient admises à l’Art Stud Club ».
Au début des années 1960, elle se rend à Paris où elle interprète pour la première fois son œuvre Meat Joy en 1964, un spectacle multimédia impliquant de la viande crue, de la sexualité et de la musique pop. La même année, elle commence à travailler sur son premier grand film, Fuses (1964-1967), un hommage à sa relation sexuelle et émotionnelle avec Tenney et le premier de sa trilogie autobiographique. Son film suivant, Plumb Line (1968) traite de l’échec d’une relation hétérosexuelle et lui fournit une catharsis que sa relation avec Tenney a pris fin cette même année. Elle a beaucoup d’autres relations au cours de sa carrière, mais aucune qui n’aboutisse à de multiples collaborations. Malgré la fin tumultueuse de leur relation à long terme, elle maintient la correspondance avec Tenney, et lui crit même au sujet de sa relation ultérieure avec son collègue artiste et cinéaste Anthony McCall.
Tout au long des années 1970, Carolee Schneemann continue à collaborer avec les artistes de Fluxus, Performance et Happenings, et maintient la correspondance avec Kaprow tout au long de leur vie. L’artiste a raffiné son esthétique de performance à travers des œuvres comme Up To And Including Her Limits (1973-1976) une exploration incarnée du thème du geste de l’artiste, qu’elle joue d’abord à Grand Central Station à New York au Festival Avant Garde. Sa performance de 1975, Interior Scroll, à la conférence Women Here and Now à East Hampton, Long Island, est photographiée par son partenaire de l’époque, McCall, et est un exemple germinal de son exploration féministe du corps féminin en tant que sujet et objet de l’art , ainsi que la source de sa création.
En plus de ses œuvres cinématographiques, de performance et d’installation, Schneemann publie son premier livre, Parts of A Body House, en 1972, dans lequel elle lie le corps au domaine domestique. Pour la première de couverture de son deuxième livre, Cézanne: She was a great painter (1976), elle utilise un dessin, réalisé à l’âge de quatre ans, d’une figure regardant dans le miroir. Ce deuxième livre présenter également sa réflexion quant à son autobiographie, à l’histoire de l’art occidental et le peintre, Cézanne. En 1979, avec le livre More Than Meat Joy, Schneemann présente une étude de la documentation de sa carrière de performance jusqu’en 1978, ainsi que ses essais publiés.
Dans les années 1980 et 1990, l’artiste se tourne vers la photographie et les pièces d’installation, mais se produit tout de même de façon très répandue, avec des œuvres de transition comme Fresh Blood (1981-1987) qui englobent la performance, l’installation et le multimédia. L’installation photographique, Infinity Kisses (1980-1988), est une documentation étendue dans laquelle elle a photographié son chat Cluny lui donnant un baiser chaque matin pendant huit ans.
Avec la crise du sida et le tumulte économique des années 1980, beaucoup de ses amis et collègues sont décédés. Elle les commémore dans l’œuvre Mortal Coils (1994), une installation qui utilise des éléments vidéo et sculpturaux. Elle a déclaré que certaines féministes de cette époque estimaient que son travail n’était pas un moyen suffisant de s’attaquer aux questions féministes actuelles, mais cela ne l’a pas dissuadée de continuer à créer de nouvelles œuvres et de diffuser davantage son message.
Son travail appartient aujourd’hui à des musées du monde entier. Elle a continue à écrire, exposer et à donner des conférences dans le monde entier tout au long de ses années 70. Elle fut la première femme professeure dans le département d’art de l’Université Rutgers et a enseigné dans de nombreux collèges, y compris l’Université de New York et le California Institute of the Arts. Dans ses dernières années, Carolee Schneemann a vécu et travaillé à New Paltz, New York, dans une maison en pierre huguenot qu’elle possède depuis sa relation avec James Tenney. Elle est décédée en 2019. Elle avait 79 ans.
Carolee Schneemann
Contemporain
Techniques mixtes
Artiste américaine née en 1939 à Fox Chase, États-Unis. Morte en 2019 à New Paltz, États-Unis.
- Site Internet
- www.caroleeschneemann.com/